Les hostilités sont ouvertes. Le Crédit Agricolegricole a, pendant le week-end Pascal, annoncé le dépôt de plaintes auprès des tribunaux de commerce de Paris et Montpellier contre la Caisse d'épargne, estimant que le réseau de l'Écureuil, qui doit partager avec l'ensemble des banques françaises la distribution du livret A, s'est livré à des « man?uvres dilatoires » qui « retardent la mise en ?uvre de la généralisation de la distribution du livret A et sont un obstacle à la libre concurrence ». Si l'Écureuil est directement concerné par des plaintes, par le Crédit Agricole du Languedocnguedoc, le Crédit Agricolegricole d'Île-de-France et la Fédération nationale du Crédit Agricolegricole (FNCA), la Banque verte n'a pas épargné de ses critiques l'ensemble des réseaux historiques. Dans un communiqué, elle indique que « la Caisse d'épargne, la Banque Postale et le Crédit Mutuel [?] ne respectent pas leurs obligations légales et réglementaires et déploient un véritable arsenal défensif pour freiner ou empêcher les transferts vers d'autres établissements ». Précisant, « alors que ces transferts devraient se dérouler dans des délais strictement limités et selon des procédures réglementées, de nombreux clients ayant choisi de demander le transfert à leur banque éprouvent des difficultés à voir leur ordre exécuté dans de bonnes conditions ». Le Crédit Agricolegricole a aussi dégainé l'arsenal au-delà des seules plaintes, puisque les caisses régionales de Crédit Agricolegricole ont « officiellement saisi les directeurs des succursales de la Banque de France » tandis que leur organe politique, la FNCA, « a attiré l'attention de la DGCCRF sur des pratiques d'entrave à la libre concurrence » (notamment pour publicité mensongère). Par ailleurs, un dossier circonstancié est envoyé aujourd'hui à l'ensemble des députés et sénateurs.La Banque verte n'en est pas à son coup d'essai en matière d'offensive sur le livret A. C'est déjà son action auprès de la Commission européenne en 2007, au motif que la distribution de ce produit d'épargne par trois réseaux violait les règles de la concurrence, qui a conduit à la banalisation de la distribution. Une fois celle-ci engagée depuis le 1er janvier, le Crédit Agricolegricole a fait preuve d'une « grande vigilance » dans sa mise en ?uvre. obstaclesOr, depuis quelques semaines, la Banque verte réfléchissait à l'attitude à adopter face à ce qu'elle estime comme des pratiques violant le droit. Alors que son réseau affiche une part de marché de 50 % dans les nouveaux livrets ouverts depuis le début de l'année, soit 2,6 millions, elle a, en parallèle, régulièrement dénoncé les pratiques des réseaux historiques, et plus particulièrement des Caisses d'épargne. Selon les caisses de Crédit Agricolegricole, jusqu'à 20 % des dossiers présentés par des clients qui avaient jusque-là un livret A dans une Caisse d'épargne pouvaient être rejetés. Parmi les obstacles figuraient l'impossibilité de fermer le produit d'épargne avant une certaine date, la rédaction inappropriée du document demandant le transfert? Autant de pratiques qui, selon Joseph d'Auzay, directeur général de la FNCA, dans un entretien au « Journal du dimanche » du 12 avril, représentent « des opérations globales d'intimidation ».Si les Caisses d'épargne se révèlent comme étant les plus rétives à transférer leurs détenteurs de livret A à la concurrence, c'est aussi parce qu'elles sont celles, parmi les anciens distributeurs, qui ont le plus à perdre. Car, à la différence du Crédit Mutuel, et dans une moindre mesure de La Poste le pourcentage de détenteurs de livrets ayant un compte chez l'Écureuil est relativement faible. Le réseau des Caisses d'épargne a déployé une politique commerciale agressive pour bancariser au maximum ses détenteurs de livrets. De leur côté, les banques, au premier rang desquelles le Crédit Agricolegricole, ont martelé à leurs clients l'intérêt de rassembler, dans un même panier, le compte bancaire et les livrets d'épargne. Depuis le début de l'année, 5 millions de livrets A ont été ouverts, dont la moitié à la Banque verte et un peu plus d'un million dans chacun des réseaux de BNP Paribas et de la Société Généralecute; Générale.

latribune.fr

25 Avr 2009, 1:47

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