L'étrange réveil de la BaFin

chronique des marchésOfficiellement, il ne s'est rien passé dans les derniers jours d'octobre dernier lorsque l'action Volkswagen a, en deux jours, quintuplé de valeur pour dépasser les 1.000 euros. Voici l'histoire officielle. Un dimanche, la direction de Porsche, qui possède près de la moitié des actions VW, se réveille en se disant que c'est trop bête. Elle a là, par le plus grand des heureux hasards, quelques options qui lui permettraient de monter à 75 % et de fusionner les deux groupes. Évidemment, jusqu'ici, elle n'y avait nullement songé. La preuve : elle avait toujours dit au marché vouloir se contenter de la majorité simple dans VW. Alors, ni une, ni deux, Porsche, soucieuse des lois, publie un communiqué pour faire savoir son incroyable découverte. Immédiatement, les vendeurs à découvert se retrouvent nus et prêts aux plus folles dépenses pour acheter des titres. Beaucoup d'acheteurs, peu d'offre, l'action s'envole. C'est le marché et, on le sait, il ne se trompe jamais. Le gendarme boursier allemand, la BaFin, elle-même, n'y trouve rien à redire. Fermez le ban. Seulement voilà, en ces temps de crises, cette version bucolique et, avouons-le, un peu naïve, n'est plus crédible et quelques méchants esprits y ont vu comme une anguille sous la roche policée de l'efficience des marchés. La semaine dernière, le magazine « Wirtschaftswoche » révélait que Porsche avait confié à certains cercles fermés dès février 2008 son intention de monter à 75 % dans VW pour prendre le contrôle complet du groupe. Du coup, l'affaire prend une autre tournure et la BaFin se réveille et ouvre une enquête officielle pour « manipulation de cours ». Étrange et tardif empressement qui, en réalité, pose autant de question sur la qualité de la surveillance des marchés que sur les agissements de Porsche. Mais, nous assure-t-on, chacun a aujourd'hui retenu les leçons des erreurs du passé. Décidément, la naïveté devient le modus vivendi des marchés. Romaric Godin, à Francfort le gendarme boursier allemand ouvre une enquête pour « manipulation de cours » suite à l'annonce par porsche de sa volonté de monter à 75 % dans Volkswagen.
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