Les salariés de l'entreprise Verelst à Bois-Grenier, près de Lille (Nord), ont eu la surprise de découvrir ce week-end des employés allemands en train de démonter, " sur ordre de leur patron ", la principale machine de production de cette PME de charpente métallique.Les faits ont eu lieu alors que les dix salariés " étaient en congé à durée indéterminée avec garantie de salaire depuis trois semaines ", a expliqué à la presse Étienne Dedours, le chef d'atelier. Aussitôt alertés, les salariés ont fait constater les faits " par la gendarmerie " et ont informé le maire de la commune qui a tenté, en vain selon M. Dedours, de joindre le patron de l'entreprise. Toujours selon le chef d'atelier, les ouvriers allemands auraient déclaré que la machine devait être remontée en Ukraine.Cette affaire va sans doute relancer la polémique sur les " patrons voyous ", une expression employée par François Fillon en janvier 2003, alors que celui-ci était ministre des Affaires sociales et avait pris connaissance des agissements du couple franco-libanais Peggy Maaz et Nadim Khouri-Klink, les deux patrons de l'entreprise Palace Parfums.PRECEDENTS SPECTACULAIRESLors des fêtes de Noël 2002, ces derniers avaient organisé le déménagement des machines de l'entreprise de Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Maritime), après avoir mis en congé les 47 employés et bu le champagne avec eux. François Fillon avait alors parlé d'" opération frauduleuse ", passible de sanctions pénales. Les patrons, réfugiés depuis au Liban, ont en effet été condamnés en 2006 à trois ans de prison ferme.D'autres affaires très spectaculaires ont défrayé la chronique des patrons sans scrupules. On se souvient notamment des 830 salariés de MetalEurope à Noyelles-Godault, également dans le Nord, licenciés sans préavis ni plan social, en janvier 2003, la direction laissant en outre les quelque 500 millions d'euros de frais de dépollution du site à la charge des contribuables.

latribune.fr

28 Oct 2008, 5:06

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