Un plan de sauvetage des banques de plus de 1.700 milliards d'euros

Plus de 1.700 milliards d'euros ! Tel est le montant que les Européens vont consacrer au plan de sauvetage de leurs banques, ce qui en fait, et de loin, le plus onéreux de l'histoire du Vieux Continent. Ce chiffre recouvre toutefois deux engagements de nature très différente. Le premier axe de l'intervention des États européens est de restaurer la solvabilité des banques. Sept pays européens s'étaient donc engagés hier à injecter 276 milliards d'euros dans leurs banques. Le second volet du plan adopté dimanche à Paris vise à restaurer la liquidité sur le marché monétaire en garantissant les prêts interbancaires. Le total des garanties dépasse 1.430 milliards d'euros. C'est davantage que les États-Unis qui ont pour l'instant engagé un peu plus de 1.000 milliards de dollars dans la résolution de la crise.Le contribuable ne réglera pas forcément l'intégralité de la note. La recapitalisation des banques se fera bien avec de l'argent public. Mais ces nationalisations partielles destinées à renforcer les fonds propres des banques ont vocation à être temporaires. Les États pourront revendre leurs participations lorsque la situation sera revenue à la normale. On ne peut pas écarter que l'État actionnaire fasse une belle plus-value. Quant aux garanties sur les prêts interbancaires, elles ne serontactionnées que si une contrepartie faitdéfaut. Le coût est donc virtuel aussilongtemps qu'une banque ne fait pas jouer la garantie.SOLVABILITE DES ETATSFaut-il s'inquiéter pour la solvabilité des États européens ? Le plan de recapitalisation des banques représente 2,2 % du PIB de l'UE (12.300 milliards d'euros en 2007). Ce n'est pas négligeable mais l'addition n'est pas de nature à menacer la solvabilité des États européens. Il en irait évidemment tout autrement si les banques actionnaient la totalité des garanties interbancaires : la facture approcherait alors 15 % du PIB de l'Union européenne. Le coût pour les finances publiques japonaises de la crise bancaire des années 90 s'élève à 24 % du PIB. C'est sept fois plus que la crise des caisses d'épargne américaines (3,7 %) qui a débuté au milieu des années 80.
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