La CGPME redoute un resserrement brutal des conditions de crédit au cours des prochains mois

Le signal d'alarme est tiré. " Conséquence directe de la tourmente financière actuelle, les entreprises ont de plus en plus de mal à obtenir des crédits bancaires. C'est particulièrement vrai pour les PME, qui sont par nature les plus fragiles, déplore Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. Tous les secteurs sont touchés, notamment l'hôtellerie-restauration et le bâtiment. "Réaliser des bénéfices permet-il d'être épargné par le durcissement des conditions de crédit ? Au regard des témoignages des PME adhérentes à la CGPME conviées hier à faire connaître leurs difficultés actuelles, ce n'est absolument pas suffisant. Dans ce contexte, on imagine sans mal les difficultés des entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices, ou tout juste à l'équilibre.Dévoilé la semaine dernière, le plan de sauvetage gouvernemental de 22 milliards est-il de nature à assouplir l'accès des PME au crédit bancaire ? La CGPME y croit. " Encore faudrait-il que les banques commerciales aient reçu les directives de l'État et soient en mesure de pouvoir utiliser cet argent au plus vite. Or, ce n'est toujours pas le cas ", tempère Dominique Boudier, à la tête de Show Page, une PME spécialisée dans la vente de matériel informatique.LIMITATION DES GARANTIESEn attendant que les PME puissent bénéficier de cet argent frais, la CGPME formule une série de propositions pour sortir de cette impasse qui pourrait conduire les PME à stopper leurs investissements, voire à supprimer des emplois. Ces suggestions visent notamment à clarifier les relations entre les PME et les banques. " Pourquoi ne pas rendre obligatoire la communication aux PME de leur note interne déterminant leur capacité de financement ", propose Jean-François Roubaud, également favorable à une limitation des garanties exigibles par les banques, afin de mieux encadrer les conditions d'accès au crédit ? Des propositions que la CGPME souhaite mettre sur la table lors des " états généraux européens du financement " qu'elle appelle de ses voeux.Paroles de chefs d'entrepriseElles ont des comptes dans le vert. Pourtant, les PME invitées par la CGPME à témoigner éprouvent les pires difficultés pour obtenir un soutien bancaire. " Le lien de confiance avec notre banque est rompu depuis la rentrée. Malgré un carnet de commandes bien rempli, obtenir une autorisation de découvert est devenu compliqué ", observe Brigitte Macherez, de la Soissonnaise des Bois (transformation du bois). Même constat pour Benoît Defoug, le créateur de Telecom Factory, une PME de télécoms autofinancée à 100 % jusqu'à présent. " Malgré un bilan solide, les banques rechignent à nous suivre dans nos développements ", déplore-t-il. " Même obtenir un prêt pour louer un véhicule professionnel est devenu trop risqué pour les banques ", déplore Olivier Fély-Biolet, le directeur de d2rh, spécialisée dans la gestion des ressources humaines.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.