Coup de frein sur la croissance en Inde

Depuis quelques jours, les pouvoirs publics indiens se mobilisent pour enrayer le risque d'impact récessionniste de la crise financière sur l'économie réelle. Certes, l'Inde ne s'estime pas menacée par un effondrement de son système bancaire. Les nombreuses limitations imposées au système financier mettent les grandes banques indiennes partiellement à l'abri du jeu de massacre actuel. Toutefois, la plus grande banque privée est obligée de multiplier les assurances sur sa solidité financière après que desrumeurs insistantes de crise de liquidité ont fait chuter son action de 20 % vendredi dernier, journée où la Bourse a subi sa plus forte chutedepuis dix-huit ans.Mais la vraie inquiétude qui gagne du terrain en Inde, c'est l'effet de la crise financière sur le financement de l'économie. Les pouvoirs publics sont donc passés à l'offensive la semaine dernière, avec deux diminutions successives du taux de réserves obligatoires des banques auprès de la Reserve Bank of India, ramené de 9 % à 7,5 %. Car la crise mondiale de liquidité se fait sentir ici aussi. Les banques indiennes commencent à éprouver les mêmes réticences que leurs consoeurs étrangères à accorder des prêts. Résultat : le taux de l'argent au jour le jour s'est envolé jusqu'à 22 % en fin de semaine dernière.BAISSE DES TAUX RECLAMEEPessimiste, le patronat multiplie les demandes d'intervention de la part des pouvoirs publics. Estimant que la lutte contre l'inflation n'est plus prioritaire, la CII (Confederation of Indian Industry) presse la banque centrale de réduire ses taux d'intérêt. Le patronat souhaite également que le gouvernement crée un fonds chargé d'investir sur le marché, et que les limitations imposées auxentreprises indiennes qui veulent emprunter à l'étranger soient assouplies.La semaine dernière, le FMI a fortement révisé en baisse ses prévisions de croissance pour l'Inde en 2009, les ramenant de 8 % à 6,9 %. Des chiffres qui peuvent faire rêver en Occident mais qui marqueraient un ralentissement dramatique dans un pays qui a encore tout à faire pour développer ses infrastructures de base et lutter contre la pauvreté d'une grande partie de sa population.
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