Oleg Deripaska, l'homme le plus riche de Russie, vient de perdre ses 10 % du groupe BTP allemand Hochtief, une semaine seulement après que la BNP Paribas lui a repris sa part de 20 % dans le constructeur automobile canadien Magna ; Severstal, l'aciériste de son compère Alexeï Mordachov, a, lui, annoncé vendredi une baisse de 30 % de sa production aux États-Unis et de 25 % en Russie et en Italie ; Viktor Vekselberg a reçu des appels de marge de ses banquiers sur ses acquisitions en Suisse. La liste s'allonge chaque jour.Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que les cadors de l'économie russe descendent de leur piédestal. Mais les pétrodollars du Kremlin pourraient en sauver quelques-uns, alors que le Parlement russe a approuvé vendredi un plan de sauvetage des banques privées. 36 milliards de dollars vont y être injectés pour apaiser la sévère crise de liquidité sur le marché financier russe. La nouvelle loi autorise la Banque centrale russe à puiser dans ses réserves et à choisir la banque à aider." FACILITE DE TRESORERIE"Le contraste est total par rapport à la crise russe de 1998, lorsque le Kremlin mendiait du financement auprès d'oligarques capables de dicter certaines décisions gouvernementales. Aujourd'hui, le Kremlin trône sur 500 milliards de dollars de réserves en devises et or, plus 200 milliards de dollars de fonds souverains collectés sur la manne pétrolière. " Je pense qu'ils sont solvables, estime cependant Jacques Sapir, économiste à l'Ehess. Ils connaissent un problème de trésorerie parce qu'on a enseigné pendant des années aux managers qu'il ne fallait pas garder de liquidités en réserve. C'est vrai tant que la situation est bonne mais en temps de crise, c'est catastrophique. " Selon l'économiste, une solution serait pour le Kremlin d'" offrir une facilité de trésorerie temporaire " aux sociétés en difficulté. Les banques étrangères ont depuis quelques semaines déjà complètement cessé de prêter aux grandes sociétés russes. Le salut ne viendra que du tsar.

latribune.fr

28 Oct 2008, 5:05

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