Le fonds d'investissement Cerberus, qui a racheté il y a un an 80 % de son capital pour 7,4 milliards de dollars (5,5 milliards d'euros à l'époque), cherche déjà un nouvel actionnaire. Hier soir, le président du constructeur américain, Robert Nardelli, a confirmé être en contact "avec de tierces parties" afin d'établir des partenariats. Le groupe Renault-Nissan, cité par la presse américaine, se refuse à tout commentaire. Tandis que le conseil d'administration du constructeur automobile General Motors (GM) aurait réservé un accueil mitigé à un rapprochement avec Chrysler. Selon leWall Street Journal, "la possibilité d'acquérir Chrysler a été discutée la semaine dernière lors d'une réunion officielle du conseil d'administration, qui s'est aussi entretenu par téléphone vendredi", indique le quotidien financier, citant des sources ayant connaissance du dossier. Les discussions "sont interrompues pour le moment, mais pourraient reprendre", précise le quotidien. Si les candidats à un éventuel rachat sont aussi prudents, c'est que la situation de Chrysler s'est fortement dégradée en l'espace d'un an. La société n'est plus cotée depuis sa reprise par Cerberus mais cela n'empêche pas sa valeur de fondre. La transaction en août dernier valorisait la totalité de Chrysler pour 9,2 milliards de dollars. Selon certains, les discussions avec GM se seraient ouvertes sur une estimation à peine supérieure à 1 milliard de dollars ! Daimler, propriétaire de Chrysler de 1998 à 2007, a déprécié dans ses comptes du premier semestre 2008 la valeur des 19,9%du capital qu'il conserve à 171millions d'euros (232 millions de dollars). Chrysler, comme les autres constructeurs américains, subit de plein fouet la crise de la consommation outre-Atlantique. Selon une indiscrétion de son président cet été devant un comité de concessionnaires, les ventes à fin août étaient en chute de 24%. Elles ont encore reculé de 30%en septembre dans un marché automobile américain sinistré. Au vu de ces chiffres, le temps où Daimler et Chrysler annonçaient une fusion d'égal à égal en 1998 paraît plus que révolu.

latribune.fr

28 Oct 2008, 5:07

Partager :