L'électricité française s'exporte moins

L'électricité française est-elle en train de perdre sa traditionnelle compétitivité, assise sur l'imbattable coût de production nucléaire ? En tout cas, c'est ce qui se passe sur les marchés européens de l'électricité. Si la France reste le premier exportateur d'électricité de l'Union européenne, le solde des échanges contractuels avec ses voisins européens a plongé de 16 % en 2008, à 55,5 térawattheure (TWh), en recul de 25 % par rapport à 2002. Selon Dominique Maillard, patron du Réseau de Transport d'Électricité (RTE), la filiale d'EDF en charge de la gestion des lignes haute tension, qui présentait hier le bilan électrique français 2008, « les prix du marché européen de l'électricité sont moins favorables aux producteurs français », explique-t-il.En revanche, il refuse de voir dans ce recul des exportations le signe d'une insuffisance des capacités de production hexagonales. Lors des quatre jours de record de consommation d'électricité la semaine dernière (du 5 au 8 janvier), la France a été importatrice nette lors de la pointe de 19 heures trois jours de suite. « Mais, au même moment, la France poursuivait ses exportations vers la Grande-Bretagne, la Suisse et l'Italie », souligne Dominique Maillard. Pour autant, il remarque que cette consommation en heure de pointe augmente plus rapidement que la consommation moyenne française. Celle-ci a progressé de 1,2 % (+ 3 % pour les particuliers, ? 2,6 % pour les industriels) en 2008, à 486,1 TWh, tandis que le dernier record de pointe est 4 % au-dessus du précédent record de décembre 2007. De son côté, la production nette est stable (+ 0,8 %), avec l'électricité nucléaire (76 % du total) en baisse de 0,1 % tandis que l'éolien (en hausse de 37 %) représente pour la première fois 1 % de la production électrique française.En 2009, les investissements de RTE seront en hausse de 20,8 %, dépassant pour la première fois depuis la création du gestionnaire de réseaux en 2000 la barre du milliard (1,029 milliard d'euros). Au total, RTE prévoit 15 milliards d'investissements de 2009 à 2020, pour raccorder les nouveaux moyens de production (éolien, centrales à cycles combinés, EPR de Flamanville), pour renforcer l'interconnexion européenne (Espagne. Italie) et pour renouveler le réseau qui date de la création du parc nucléaire français. Sans compter le plan de sécurisation, décidé après la tempête de 1999, qui est estimé à 2,4 milliards d'euros. M.-C. L.En 2009, les investissements de RTE seront en hausse de 20,8 %.
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