Réduire les effectifs sans licencier. C'est la volonté de la direction d'Air France face à la crise. Selon nos informations, le groupe français prévoit de supprimer entre 2.500 et 3.000 postes au cours des deux prochains exercices 2009-2010 et 2010-2011. C'est l'ordre de grandeur présenté par la direction la semaine dernière à l'occasion de la convention des cadres d'Air France. Interrogée hier soir, une porte-parole de la compagnie a confirmé l'information.Si l'on tient compte des 2.400 postes supprimés au cours de l'exercice précédent (2008-2009, clos fin mars), à environ 5.000 suppressions de postes en trois ans. L'équivalent de 5 % des effectifs. Le tout sans licenciement sec. Mais en ne remplaçant pas les départs naturels (retraite, CDD...). « Préserver le cash et l'emploi, ce sont les deux maîtres mots de la direction », indique un syndicaliste, qui se déclare surpris « par l'intelligence des mesures prises pour sauvegarder l'emploi ». Après diverses mesures comme le gel des embauches, ou le rachat des trimestres manquants aux personnes proches de la retraite, la direction met notamment l'accent sur la mobilité interne. En essayant d'éviter la mobilité géographique.« Si un poste dans une escale en province est supprimé, on peut par exemple utiliser la personne dans un centre de vente à distance dans la même ville en transférant ce poste jusqu'ici occupé à Paris par une personne à qui une autre solution sera proposée à Paris », explique un connaisseur du dossier. À cela s'ajoute la promotion du télétravail dans les activités de traitement clientèle notamment.des pertes abyssales. chute de trafic« Ces mesures peuvent être acceptées même si elles suscitent des crispations », ajoute-t-on. La baisse des effectifs a pour objectif de s'adapter à la baisse de capacités (près de 4 % cet été) et à la chute du trafic. Air France-KLM espère profiter de la baisse de voilure de concurrents moins solides. Cela sera-t-il suffisant ? D'une part, les plans de baisse de capacités en Europe manquent de visibilité. D'autre part, aussi solide soit-il, Air France-KLM affiche des pertes abyssales. Près de 650 millions d'euros entre janvier et mars. Le groupe va présenter en mai une perte d'exploitation de l'ordre de 200 millions d'euros pour l'exercice 2008-2009, clos fin mars et prévoit, selon des sources concordantes, sur un niveau équivalent en 2009-2010. Des chiffres qui pour certains syndicats font craindre des mesures sociales plus lourdes.Fabrice Gliszczynskila direction met l'accent sur la mobilité interne.

latribune.fr

27 Avr 2009, 1:47

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