Avantage aux sociétés les plus riches

On aurait pu leur reprocher, il y a encore à peine deux ans, de ne pas suffisamment activer le levier de la dette. Aujourd'hui, elles ressortent comme les rescapés d'une crise financière qui a envoyé au tapis ceux qui auraient eu l'audace d'investir en haut de cycles. Elles, ce sont les vingt sociétés du SBF 120 qui peuvent se targuer d'afficher une trésorerie nette (de dette) positive. Ces entreprises pourraient totaliser 17 milliards d'euros de disponibilités excédentaires à fin décembre 2008, si l'on se rapporte au consensus établi par Facset.DES TRESORERIES NETTES QUI DEPASSENT LE MILLIARD D'EUROSDans le palmarès des entreprises les mieux pourvues de la cote, cinq d'entre elles devraient enregistrer une trésorerie nette supérieure à un milliard d'euros (voir tableau). Une denrée rare qui pourrait bien susciter l'intérêt des investisseurs à l'heure où l'accès au financement devient de plus en plus difficile. D'autant que, dans certains cas, le montant des liquidités représente une part importante de la valeur de marché des entreprises concernées. EADS (voir ci-dessous) en est une parfaite illustration.Le groupe d'aéronautique et de défense disposerait d'un trésor de guerre estimé à 7,4 milliards d'euros. Soit plus des trois quarts de sa capitalisation boursière actuelle. Ce ratio reste supérieur à 30 % pour des sociétés comme Technip, Bénéteau et Soitec. Toute la question est maintenant de savoir dans quelles mesures le marché est prêt à valoriser ce cash.De l'avis des experts, les entreprises aux caisses les plus garnies bénéficient de plusieurs avantages. François Genovese, associé gérant chez Quilvest & Associés , en voit au moins deux. D'abord celui de " pouvoir subvenir à leurs besoins dans un contexte de retournement de cycle " . Mais aussi celui d' " être en mesure de saisir des opportunités d'acquisitions " . L'expert ajoute que " si les conditions de crédit s'assouplissent, des opérations pourraient avoir lieu dans les 12 à 18 prochains mois " . De son côté un autre spécialiste considère que " pris à la gorge, les fonds de private equity pourraient vouloir remettre des actifs sur le marché ". Mais on peut aussi imaginer que, faute de bonnes affaires à saisir, certains pourraient également vouloir racheter leurs propres actions à moindre coût.
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