Gazprom veut tripler sa part de marché en France

Le premier producteur mondial de gaz, le géant russe Gazprom, confirme ses ambitions sur le marché européen de la distribution, même si ses avancées restent minces. « En France, nous visons la vente de 1,5 milliard de m3 de gaz d'ici trois à cinq ans, contre 0,5 milliard de m3 actuellement », déclarait à Paris à l'orée du week-end, Alexander Medvedev, vice-président du directoire Gazprom, en charge de Gazprom Export. « Nous voulons assurer la distribution dans tous les pays où nous livrons du gaz sur la base de contrats long terme. Après la Grande-Bretagne et la France, nous avons des projets notamment en Autriche et en Italie », a-t-il ajouté.quatrième fournisseurFournisseur depuis plus de trente ans de près de 20 % du gaz vendu dans l'Hexagone par GDF-Suez, le groupe russe avait profité en décembre 2006 de la conclusion d'un accord assurant à Gaz de France des livraisons en hausse jusqu'en 2030, pour faire savoir qu'il « entendait réaliser des fournitures directes de gaz russe à des clients finaux » en France. À l'époque, les deux partenaires avaient d'ailleurs indiqué, dans leur communiqué commun, que « ces volumes pourraient atteindre jusqu'à 1,5 milliard de m3 par an ».Avec une équipe à Paris passée de trois à dix personnes en deux ans, Gazprom a jusqu'à présent visé uniquement la clientèle industrielle. Revendiquant la quatrième place du marché français avec 1 % des ventes, Gazprom affirme détenir 3 % du marché des grands industriels qui consomment un tiers du gaz en France. Le producteur russe a notamment été choisi par le géant norvégien des engrais Yara International pour son usine près du Havre.« Nous allons désormais aborder les 650.000 clients professionnels, de taille moyenne », a annoncé Youri Virobian, patron de la filiale française Gazprom Marketing et Trading. « Maîtriser toute la chaîne d'approvisionnement, à la différence des autres fournisseurs, nous permet d'être plus compétitif et de garantir la sécurité d'approvisionnement. Les clients professionnels sont plus intéressés par des contrats de deux à cinq ans », a-t-il indiqué. « Nous proposons déjà les mêmes services que nos concurrents en France, comme les certificats CO2 ou les compteurs intelligents », a-t-il ajouté. Confiant sur ses perspectives sur ce secteur « où la compétition est moins forte », le patron de la filiale française reste conscient des difficultés du marché hexagonal.marché peu ouvert« La progression de notre activité dépend du degré d'ouverture du marché français. Tout dépend de l'avenir du tarif réglement頻, souligne Youri Virobian. En Grande-Bretagne où Gazprom est actif depuis dix ans et distribue 2 milliards de m3 par an, « le marché est plus ouvert », soupire-t-il. En France, les fournisseurs alternatifs de gaz détiennent 19 % du marché hors particuliers (ouvert à la concurrence depuis mi-2004) et 1,9 % du secteur résidentiel (en volume). Alexander Medvedev a profité de son escale parisienne pour confirmer les récentes décisions de Gazprom d'augmenter de 10 % ses investissements 2009, à 33 milliards de dollars. Face aux inquiétudes sur la capacité du géant russe à faire face à sa dette qui s'élevait à 40 milliards de dollars au premier trimestre, il s'est montré confiant. « Nous avons montré que nous savons lever des fonds même dans les périodes les plus difficiles », a-t-il assuré. n Maîtriser toute la chaîne, à la différence des autres fournisseurs, nous permet d'être plus compétitif.
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