Trèves supprime 1.200 emplois hors de France

L'équipementier Trèves « aura supprimé 1.200 emplois hors de France entre 2008 et 2009, notamment en Espagne et en Grande-Bretagne », explique à « La Tribune » Bernard Trèves, le président du groupe. Ces suppressions de postes s'ajoutent aux 647 annoncées entre novembre 2008 et le 10 avril dernier dans l'Hexagone, où deux usines doivent être fermées. « Nos usines tournent aujourd'hui à 50 % de leurs capacités. Notre chiffre d'affaires atteindra 500 à 600 millions d'euros cette année, contre 710 millions l'an dernier. Et nous allons perdre de l'argent sur 2009. »La baisse de production de ses clients (PSA, Renault, mais aussi Toyota, Honda ou Nissan en Grande-Bretagne) a un effet immédiat sur les sites de Trèves, qui fournissent revêtements intérieurs et insonorisants pour véhicules. La société familiale doit « s'adapter à la conjoncture. Nos ventes ont baissé de 50 % au premier trimestre », poursuit Bernard Trèves, qui affronte la grève des sites de Ploërmel, en Bretagne et de Crépy-en-Valois, dans l'Oise, où des plans sociaux viennent d'être annoncés. Pour soutenir la société, le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) est en train d'y injecter 55 millions d'euros sous forme d'une participation au capital. « La famille reste très majoritaire », indique cependant Bernard Trèves.sérieux atouts Au-delà de la conjoncture, le spécialiste du textile dispose néanmoins de sérieux atouts à l'international. « Nous avons inauguré en un an trois nouvelles usines en Inde, pour livrer Tata, Toyota, Suzuki, Honda. Nous y avons par ailleurs créé une coentreprise à 50-50 dans les tissus », souligne Guillaume Trèves, neveu de Bernard et directeur général du groupe. « Nous avons aussi procédé à des extensions de sites en Chine et au Brésil », précise- t-il. Les constructeurs étrangers absorbent aujourd'hui « 40 % de nos ventes. L'objectif à deux ou trois ans est que ceux-ci représentent plus de la moiti頻, assure Bernard Trèves, qui insiste : « Nous faisons déjà 25 % de notre chiffre d'affaires hors d'Europe occidentale et visons les 30 %. »Bernard Trèves se dit d'ailleurs prêt à « participer à des regroupements dans nos métiers, qui pourraient être capitalistiques, et viser des pays comme l'Inde ou la Chine. Tous les équipementiers occidentaux ne pourront pas continuer à investir dans les pays émergents à cause de leurs problèmes internes. Il y aura donc des opportunités ». Alain-Gabriel VerdevoyeAFP
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