Mi-avril, le président de Nyse Euronext, Duncan Niederauer, mettait en garde contre une lecture trop rapide du rebond observé à Wall Street. Les volumes n'étaient toujours pas au rendez-vous et restaient concentrés sur quelques valeurs. En un mois, le tableau des valeurs les plus actives sur les marchés américains n'a guère évolué. Les fonds cotés sur indices (exchange traded funds ou ETF) et les valeurs bancaires tiennent toujours la vedette. La séance de jeudi en témoigne : avec 440 millions d'actions échangées, Bank of America ressort en tête des valeurs les plus actives, devant Citigroup (401 millions) et trois ETF dont le Spider, le fonds de State Street Global Advisors qui réplique l'indice S&P 500. Un constat qui vaut aussi sur les volumes agrégés depuis le début de l'année. En montants échangés, le fameux spider (62,7 milliards de dollars d'encours) domine le marché avec 23,2 milliards de dollars échangés jeudi, contre 4,93 milliards pour Bank of America, au deuxième rang. Au premier trimestre, les ETF ont représenté 23?% des volumes en titres et 38?% des capitaux échangés sur les marchés américains, selon les analystes de Vanguard. Construits pour répliquer la performance d'indices ou de paniers de valeurs, les ETF seraient devenus un « indicateur avanc頻, ironisent certains.gamme étofféeLes ETF présentent l'avantage de pouvoir remettre rapidement à niveau des portefeuilles souspondérés sur certains marchés ou secteurs ou de ne pas passer à côté du formidable rebond observé depuis le 9 mars. Y compris lorsqu'on n'est pas prêt à prendre un risque en direct sur certains groupes, comme les établissements bancaires. L'activité sur le Financial Select Sector SPDR a profité de cette frilosité. « Aux États-Unis, certains gérants, notamment parmi les hedge funds, utilisent plus volontiers les ETF que les contrats à terme. Ces derniers sont peu liquides sur les indices sectoriels et obligent à des déclarations au régulateur », souligne Isabelle Bourcier, responsable de l'activité pour Lyxor (Société Généralecute; Générale). Au-delà, la gamme des ETF s'est étoffée, permettant aux investisseurs de jouer la hausse ou la baisse d'un indice avec un effet de levier. Les Direxion Daily Financial Bull et Bear, qui offrent 3 fois la performance quotidienne de l'indice sectoriel finance au sein du Russell 1000, rencontrent un succès retentissant en termes d'activité.Et l'engouement pourrait se poursuivre. « De nombreux particuliers ont préféré sortir des instruments financiers, au profit de simples dépôts bancaires. Mais leur retour sur le marché, dès qu'ils seront suffisamment confiants sur la reprise économique, devrait se faire via les ETF », estime Deborah Fuhr, responsable de la recherche sur les ETF chez Barclays Global Investors.

latribune.fr

29 Mai 2009, 1:40

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