Une étude préconise une forte hausse des frais de scolarité à l'université

À deux mois et demi de l'accession à l'autonomie de vingt universités pilotes, le débat sur les frais de scolarité n'est pas prêt de s'apaiser. Certes, l'autonomie prévue par la loi LRU d'août 2007 ne rime pas d'emblée avec augmentation des frais de scolarité. La loi ne prévoit ni " sélection à l'entrée " ni " augmentation des frais de scolarité " . Mais le terreau est là. " Les garanties prévues par la loi risquent de tomber " , craint ainsi Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, première fédération enseignante. Une étude de l'institut Montaigne, groupe de réflexion libéral, arrive donc à point nommé pour échauffer les esprits.Postulat de départ : en France, la " quasi-gratuité des études supérieures est un facteur d'inefficacité et surtout d'injustice " . Fait incontestable, ce sont les étudiants issus des classes les plus favorisées qui accèdent le plus aisément aux études supérieures, alors que ces dernières sont " financées par les impôts de tous " . Car pour l'institut, " la faiblesse des frais de scolarité ne lève pas les obstacles financiers à l'engagement dans des études " puisque s'ajoutent nombre de frais annexes, à commencer par le logement. Frais que ne couvrent pas les dispositifs d'aides aux étudiants, loin s'en faut.DES PRETS D'ÉTATÀ la rentrée dernière, le principal syndicat étudiant, l'Unef, a ainsi estimé à + 5,9 % l'augmentation du coût de la vie des étudiants. Pour l'institut Montaigne, la part du financement du système de l'enseignement supérieur prise en charge par " l'usager " doit donc augmenter puisque c'est lui qui est le principal bénéficiaire du " rendement " de sa formation. S'inspirant de ses propositions pour financer la formation continue, l'institut propose, pour garantir " à tous " la formation jusqu'à la licence, que chaque étudiant soit doté d'un compte individuel crédité d'un droit de tirage (possibilité d'obtenir une allocation en cas de poursuite des études). Au-delà, à partir du mastère, un dispositif de prêts d'État, inspiré du modèle australien (le remboursement dépend ensuite du revenu d'activité), est préconisé. L'institut estime que son dispositif, outre ses vertus de " justice sociale " , peut aiguillonner la " concurrence entre les établissements " . Or, c'est justement ce que craignent les détracteurs de l'autonomie des universités : " On ne peut pas parler de société de la connaissance et renvoyer cela à l'effort individuel " , tranche Gérard Aschieri.
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