Pas plus le CAC 40 à l'ouverture des cotations lundi, en hausse de près de 2 %, que les autres places boursières ne montraient de signes de nervosité dans le sillage de la banqueroute frauduleuse des sociétés de Bernard Madoff. Le montant de 50 milliards donne pourtant le frisson. Mais il faut quand même relativiser.L'écroulement de la pyramide Madoff reste loin de la chute du fonds LTCM, en 1998, qui détenait des positions de près de 1.000 milliards de dollars et dont le sauvetage a été évalué à près de 110 milliards de dollars. Les marchés font donc la part des choses au moment où les banques engloutissent des centaines de milliards de dollars. Les places s'inquiètent davantage de la faiblesse de la production industrielle américaine qui a provoqué un retournement de la tendance, conduisant le CAC 40 à un recul final de 0,87 %, à 3185,66 points. L'affaire Madoff n'a provoqué jusqu'ici que des éclaboussures sur quelques titres de banques impliquées de près ou de loin.régulateurs en défautEncore que, si BNP Paribas perdait hier 10,05, c'était surtout en raison de la prise de contrôle discutée de Fortis. Et, si Natixis perdait 3,38 %, UBS ne rendait que 1,46 % et Santander terminait à l'équilibre. D'autres considérations pourraient se faire jour s'il apparaît que l'affaire compromet un peu plus la finance mondiale via des régulateurs à nouveau pris en défaut. Pour cela, il faudrait que certains hedge funds soient mis en difficulté par leurs engagements souscrits auprès des fonds de Madoff. Et, même si ces souscriptions ne représentent finalement qu'une faible part de leurs encours, cela pourrait donner lieu à un désastre bien plus important que le montant de l'escroquerie. La crise des subprimes a en effet montré que la dissémination provoque des conséquences incalculables. n p. b.-B.

latribune.fr

27 Déc 2008, 1:27

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