Les services aux collectivités se financent massivement sur le marché obligataire

À chaque jour son lot d'émissions sur le marché obligataire. Et, en la matière, le secteur des utilities est indéniablement le plus actif depuis le début de l'année. Selon une étude de la Société Généralecute; Générale, le secteur a levé un total de 45,9 milliards d'euros sur le marché primaire depuis le 1er janvier, soit plus que les 35,6 milliards enregistrés sur l'ensemble de 2008.Cette frénésie s'est encore concrétisée hier par une émission de 2 milliards d'euros (en deux tranches) de Veolia. Dans la famille des géants français des services aux collectivités, ce dernier n'est pas le premier à frapper à la porte du marché primaire. Suez Environnement avait ouvert le bal il y a une quinzaine de jours en lançant la première émission obligataire de son histoire. D'un montant de 1,8 milliard (également en deux tranches), l'opération avait été sursouscrite 5,2 fois. Une réussite qui en dit long sur l'appétit des investisseurs. Cette tendance s'explique « par une réallocation générale des actifs des marchés actions vers l'obligataire. Elle se justifie également par la visibilité que présente le secteur des utilities sur le long terme. Celle-ci va être portée dans les décennies à venir par les besoins croissants en matière de services et d'environnement », explique Jean-Marc Boursier, directeur financier de Suez Environnement à « La Tribune ».Plus généralement, « il y a une dynamique à la fois du côté de l'offre et de la demande. Au niveau de l'offre, en plus des investissements importants qui caractérisent le secteur, nombre de sociétés utilities ont contracté dernièrement de la dette bancaire pour financer des acquisitions et elles cherchent désormais à la refinancer sur le marché obligataire. Du côté de la demande, il y a un fort intérêt des investisseurs qui recherchent des profils plus défensifs », résume Florence Roche, analyste crédit à la Société Généralecute; Générale, spécialisée dans ce secteur. D'autres sont motivés pour des raisons plus spécifiques. « L'objectif de l'opération était de diversifier et d'allonger la maturité de la dette qui était jusqu'alors en moyenne de 4 ans. Par ailleurs, cette émission s'inscrivait dans notre volonté de trouver un équilibre entre les différentes sources de financement (bancaires, obligataires et GDF-Suez). » précise le directeur financier de Suez Environnement.conditions avantageusesAu-delà, les conditions de financement sur ce marché sont avantageuses. « À 5,3 %, le coupon est moins élevé que l'an dernier en moyenne (5,7 %). Si la prime de risque a augmenté, parallèlement les taux d'intérêt ont significativement baissé au dernier trimestre 2008 », détaille Florence Roche. L'analyste de la Société Généralecute; Générale estime que 19 milliards d'euros pourraient encore être levés d'ici à la fin de l'année dans le secteur. Enel et Gas Natural figurent parmi les candidats potentiels.
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