L'Avenir de la francophonie

En ces temps de mutations financières, le Sommet de la francophonie qui se déroule au Canada semble anachronique. Une grand-messe de plus au nom d'un concept dépassé ? Moins qu'on ne pourrait le penser. Si la lutte pour la sauvegarde de la langue française paraît à certains un combat d'arrière-garde, ce petit livre de la nouvelle collection de CNRS Éditions met en lumière l'originalité politique d'une vision née de l'intuition des pères de l'indépendance tels Léopold Sédar Senghor ou Norodom Sihanouk : le partage d'une langue commune permet de partager des valeurs allant de la démocratie aux droits de l'homme, de créer des réseaux d'intérêts économiques, politiques, culturels. Et de constituer un " amortisseur de la violence mondiale ". Trente-huit ans après son lancement, à Niamey, que reste-t-il de cet élan ? À la fois peu de chose et une vraie piste de réflexion. Peu de chose si l'on pense au poids majeur du monde anglo-saxon et à l'émergence de géants comme la Chine. Beaucoup si l'on pense que l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) réunit 55 pays représentant 500 millions de personnes, l'équivalent de l'Union européenne à 27. Une chance pour jouer un rôle dans la diversité qu'appelle de plus en plus la mondialisation. À condition, comme le souligne le sociologue Dominique Wolton, créateur de la revue Hermès, de trouver sa voie entre " les habitudes policées du Quai d'Orsay, les revendications et le militantisme "." Francophonie et mondialisation ", de Didier Oillo et Anne-Marie Laulan. " Les Essentiels d'Hermès ", CNRS Éditions (155 pages, 8 euros).
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