Les taux de la Fed au plus bas historique

L'ampleur de la crise économique et financière qui secoue les États-Unis et le reste du monde nécessitait à l'évidence le franchissement d'une nouvelle étape dans la thérapie de choc administrée depuis plus d'un an, d'abord par les banques centrales puis plus récemment par les pouvoirs publics.À l'issue du dernier de ses huit conseils de l'année, la Réserve fédérale américaine a pris l'initiative la plus audacieuse qui soit. Elle a adopté une fourchette d'encadrement de son taux directeur, allant de 0% à 0,25%, du jamais vu, contre un taux de 1% précédemment. La baisse est donc comprise entre 75 et 100 points de base. Autant dire que les Etats-Unis vivent depuis hier au régime des taux zéro. La marge de man?uvre « conventionnelle » de la Fed étant désormais nulle, elle a également annoncé le recours à «tous les outils à sa disposition pour promouvoir la résurrection d'une croissance durable. La tâche de la Fed est compliquée par le fait qu'elle doit courir plusieurs lièvres à la fois?: assurer la liquidité d'un marché monétaire en plein dysfonctionnement, auquel elle s'est substituée, tout en garantissant aux banques qu'elles peuvent disposer de ces liquidités à moindre coût, de sorte qu'elles prêtent aux entreprises et aux ménages. C'est la seule manière de sortir de la double panne d'investissement et de consommation, qui provoque une récession d'une ampleur et d'une durée sans précédent. Jamais la Fed n'avait été confrontée à une tâche aussi titanesque. D'autant qu'il lui faut éviter de semer les germes du développement de nouvelles bulles.nécessaire innovationCette tâche nécessite aujourd'hui d'innover. Ayant épuisé l'arme des taux, les « sages » du conseil de la Fed vont devoir se concentrer sur l'aspect « quantitatif » de la politique d'assouplissement des conditions de crédit. Hier, ils ont donné leur aval au plan de relance du crédit aux ménages ? crédits hypothécaires et crédits à la consommation ? portant sur 700 milliards de dollars, pour en faire baisser les taux, après avoir déjà épaulé les entreprises, en achetant quelque 300 milliards de dollars de billets de trésorerie. Ce programme pourrait si nécessaire être renforcé.Restait une piste, mais qui nécessite le feu vert du Congrès, puisqu'elle implique un changement dans les statuts de la banque centrale?: l'émission par la Fed de titres de dette publique à long terme sur le marché obligataire. Cette hypothèse figure noir sur blanc dans le communiqué diffusé hier par la Fed, qui semble vouloir précipiter le calendrier. Une telle initiative permettrait d'accompagner les mesures de relance budgétaire déjà annoncées et celles que compte mettre en place Barack Obama par une détente des rendements à dix et trente ans. Avant même l'annonce de la décision de la Fed hier, le taux des T bonds à trente ans est tombé à un plancher historique de 2,90 %. Tandis que les rendements à dix ans, sur lesquels sont adossés les prêts hypothécaires, refluaient à 2,47 % contre plus de 4 % à la mi-octobre. Pour les économistes d'Aurel, Christian Parisot et Jean-Louis Mourier, cette procédure aurait l'énorme avantage d'aider la Fed à gérer les liquidités qu'elle injecte dans le système financier. En émettant des bons du Trésor, la Fed disposerait d'un outil pour ponctionner les liquidités excédentaires. Ce qui « offrirait une alternative aux détenteurs de liquidités qui n'ont pas la possibilité de constituer des dépôts à son guichet, et lui permettrait de stériliser une partie de l'excédent et d'éviter l'enclenchement d'une spirale déflationniste. » n+BSD++Balise NePas supprimerBalise système +BSF++
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.