Recherche capitaux désespérément

cite>ArcelorMittal a beau nier, sa recapitalisation paraît inévitable. Du moins aux yeux du marché. Malgré son démenti formel face aux rumeurs lui prêtant des intentions d'augmentation de capital de 5 milliards d'euros, le sidérurgiste a vu sa valeur boursière fondre de 2,5 milliards d'euros hier. Pis, la réaction des dirigeants a plutôt eu pour effet d'accélérer la chute du titre qui a atteint 11,78 % en fin de séance. Faisant ainsi retomber sa capitalisation boursière à un niveau inférieur à celui de sa dette de plus de 20 milliards d'euros. Le groupe présidé par Lakshmi Mittal semble donc bien parti pour rejoindre le cercle des industriels en mal de fonds propres. Car les besoins de lever de l'argent frais ne concernent plus seulement la sphère financière. Depuis le début de l'année, les intentions de levée de fonds se succèdent. Au total, les annonces officielles portent sur un montant avoisinant 20 milliards d'euros en Europe. Un chiffre qui pourrait donc être relevé à près de 25 milliards d'euros si ArcelorMittal venait à augmenter son capital. Parmi les sociétés non financières prévoyant des programmes de recapitalisation figurent notamment Enel (8 milliards d'euros), Xstrata (4,5 milliards) ou encore Lafarge (1,5 milliard). Une fenêtre de tir se rouvrirait-elle en matière de financement sur le marché primaire actions ? La Bourse constituerait-elle, pour les cas les plus désespérés, l'ultime solution pour espérer récolter des fonds ? On peut le penser. Laurent Morel, responsable du marché primaire actions à la Société Généralecute; Générale, soulignait récemment dans nos colonnes que la capacité d'accès aux divers marchés de dettes bancaire et obligataire constituait désormais « un indicateur avanc頻 pour déterminer si une entreprise est susceptible de chercher des capitaux en Bourse. être attractifLafarge en est une bonne illustration. Fin février, son CDS (indicateur de risque de défaut) atteignait un niveau élevé de 700 points, limitant ses possibilités d'émettre des obligations. De plus, le cimentier avait déjà largement mis à contribution ses banquiers dans le cadre du financement d'Orascom. Il ne lui restait donc plus que la possibilité d'initier une émission d'actions suffisamment attractive pour inciter ses actionnaires à remettre au pot. Saint-Gobain a, par exemple, proposé un prix de souscription de 14 euros par action, alors que le cours de Bourse atteignait encore 28 euros au moment de l'annonce de la levée de fonds, le 20 février. Jacques Chahine, fondateur et président de J. Chahine Capital, apparente cela à « des augmentations de capital forcées compte tenu de la forte dilution induite pour tout actionnaire qui ne souhaiterait pas souscrire ». Toute la question est maintenant de savoir qui est maintenant susceptible de tendre sa sébile. Dans une étude datée du 20 février, les équipes de Calyon ont listé des sociétés susceptibles de manifester des besoins en capitaux. Parmi elles, on retrouve BMW, Daimler, Schneider, Telecom Italia ou encore Vivendi. De son côté, le cabinet de conseil DCYV met sous surveillance des dossiers comme Pernod-Ricard ? qui pourrait devoir éponger la dette contractée au moment de l'acquisition d'Absolut ?, EDF, Michelin, Renault mais aussi Veolia Environnement. le frein de la dilutionAndrzej Kawalec, analyste chez Moneta Asset Management, estime quant à lui que « Klépierre va sans doute devoir refaire une augmentation de capital ». Le spécialiste cite également les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants. Et de nuancer : « tous les actionnaires familiaux très endettés résisteront jusqu'au bout pour ne pas se voir dilués, et prendre le risque de perdre le contrôle de leur groupe ». Au total, les besoins pourraient être colossaux. Selon les équipes d'AlphaValue, 210 milliards d'euros devraient être levés parmi les entreprises du DJ Stoxx 600. Et cela sachant que 90 % de cette somme concerneraient des groupes industriels.
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