Fortis Assurances repart à l'offensive en France

Après sept mois d'incertitude, Fortis Assurances relance son activité. Sa maison mère bancaire, le groupe Fortis, au bord de la faillite fin septembre, a finalement été scindée en plusieurs parties. Les activités néerlandaises de banque et d'assurance ont été nationalisées par les Pays-Bas dès le mois d'octobre. Les activités bancaires belges et luxembourgeoises ont été rachetées par le groupe français BNP Paribas après une guérilla de plusieurs mois avec les actionnaires minoritaires de Fortis, qui ont finalement obtenu fin avril de conserver la majorité des activités d'assurance en Belgique et la totalité des activités d'assurance internationales.« Le groupe revient à ses origines, puisque Fortis a été constitué à partir des Assurances Générales (AG) de Belgique », rappelle Alain Regnault, directeur général pour la France. La priorité est désormais d'expliquer la configuration du nouveau groupe et de rassurer les clients sur sa solidité. Avec un ratio de solvabilité de 202 %, soit deux fois les exigences réglementaires, des capitaux propres de 4,657 milliards d'euros (calculés pro forma à fin 2008) pour un chiffre d'affaires de 14,6 milliards d'euros, dont 11,9 milliards en assurance-vie et 2,69 milliards en assurances dommages, Fortis Holding repart sur de nouvelles bases. Certes, son organisation va encore évoluer pour tenir compte de la séparation récente d'avec Fortis Banque « La structure juridique de Fortis Holding devrait être simplifiée d'ici à la fin de l'année avec un seul siège à Bruxelles. Une réflexion est également en cours sur un changement de marque », confirme Alain Regnault.Les deux branches principales devraient continuer de cohabiter. D'un côté, Fortis Insurance Belgium, détenue à 25 % par BNP Paribas, bénéficie d'une exclusivité pour la vente d'assurance-vie chez Fortis Banque en Belgique jusqu'en 2020. De l'autre, Fortis Insurance International compte 8 filiales : Royaume-Uni, France, Hong Kong, Luxembourg (en assurance-non-vie), Allemagne, Turquie, Russie et Ukraine. Elle comprend aussi 6 coentreprises, notamment au Luxembourg (en assurance-vie), au Portugal et en Inde. Sur le plan financier, la situation se présente bien. « Après le nettoyage du bilan et la vente de 25 % de Fortis Insurance Belgium, la trésorerie nette du groupe s'élève à 3,2 milliards d'euros », se félicite Alain Regnault. Il souligne aussi que l'exposition à la structure cantonnée (SPV), accueillant les 10,4 milliards d'actifs toxiques de l'ancien groupe, est en effet limitée, pour le nouveau Fortis, à 760 millions.En France, où la compagnie ne vend que de l'assurance-vie, jusqu'à l'été 2008, la collecte « était en croissance de 10 %. Comme nous avons réussi à contenir l'inquiétude des clients grâce à une information très transparente dès la fin septembre, la baisse de notre chiffre d'affaires n'a été que de 10 % ». L'activité totale est passée de 484 millions d'euros en 2007 à 433 millions en 2008. Mais la fin de la collaboration avec Fortis Banque, qui générait plus de 20 % du chiffre d'affaires de la filiale assurance dans l'Hexagone, rend nécessaire de revoir le modèle de développement. Aux côtés du réseau de 240 commerciaux salariés, Alain Regnault veut miser davantage sur les distributeurs externes que sont les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (36 % de l'activité). Dans un contexte de défiance des épargnants vis-à-vis des banques, il estime que « la crise financière est une opportunité pour eux ». Pour accélérer leur croissance, il se dit prêt « à prendre des participations dans des cabinets ou des réseaux de conseillers indépendants ». n Après la vente de 25 % de Fortis Insurance Belgium, la trésorerie nette du nouveau groupe Fortis s'élève à 3,2 milliards d'euros.
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