Mariage informatique entre Alcatel-Lucent et HP

télécomsC'est une alliance à deux faces que vient de conclure Alcatel-Lucent avec HP. Un côté défensif, tout d'abord. Alcatel-Lucent va confier au groupe américain la gestion d'une grande partie de son informatique. Environ 1.000 salariés de l'équipementier en télécoms, dont près de 200 en France, devraient être transférés chez HP. Objectif d'Alcatel-Lucent : réduire les coûts d'exploitation. Un analyste financier estime les charges informatiques du groupe à 250 millions d'euros par an. Selon lui, l'accord avec HP pourrait ainsi permettre d'économiser plus de 50 millions d'euros par an à partir de 2011. Le contrat porte jusqu'en 2018. Lors de son arrivée à la direction générale d'Alcatel-Lucent en septembre 2008, Ben Verwaayen avait annoncé sa volonté de sous-traiter une partie des activités de l'entreprise. Une stratégie qui inquiète les salariés. Hier, plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté devant le site du groupe, à Lannion, pour protester contre cette politique.volet offensifL'alliance avec HP comporte aussi un volet offensif. Les deux groupes vont signer au second semestre 2009 un accord commercial qui leur permettra de proposer aux opérateurs télécoms et aux entreprises des services mêlant infrastructures de réseaux et services informatiques. « La frontière entre les deux métiers est de plus en plus floue. Pour preuve, des opérateurs ont déjà fusionné leur division de réseaux avec celle de l'informatique », explique Yves de Talhouët, le président de HP France. Ce partenariat n'est pas exclusif. Mais il devrait être plus particulièrement poussé par le groupe d'informatique, alors que Cisco, l'un de ses autres partenaires, vient d'annoncer son intention de se lancer sur les serveurs, l'un des métiers de HP.Selon les deux partenaires, le potentiel de chiffre d'affaires s'élève à plusieurs milliards d'euros sur dix ans. La clé de répartition dépendra de chaque contrat. En 2004, alors qu'il dirigeait BT, Ben Ver­waayen avait conclu un accord avec HP. Renouvelé l'an dernier pour sept ans, celui-ci a déjà généré plus de 4 milliards d'euros de revenus. Olivier Pinaud
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