La tension monte entre Easyjet et son principal actionnaire

Stelios Haji-Ioannou durcit le ton. Le fondateur et principal actionnaire d'Easyjet a refusé d'approuver les comptes annuels présentés hier par la compagnie aérienne britannique. Des comptes qui, au passage, font ressortir une chute de 45 % du bénéfice net sur l'exercice 2007-2008 (clos fin septembre), à 83,2 millions de livres sterling, conséquence de la cherté du carburant. Motif du refus de Haji-Ioannou?: les normes comptables utilisées par la direction d'Easyjet pour consolider GB Airways surévalueraient cette société acquise début 2008. Pas de quoi émouvoir Andy Harrison, le directeur général de la compagnie low-cost. « Les comptes ont été certifiés par le cabinet PricewaterhouseCoopers », a-t-il rétorqué.stratégie trop ambitieuseQuoi qu'il en soit, cet épisode est une nouvelle illustration de la pression exercée par Stelios Haji-Ioannou sur les dirigeants. En fin de semaine dernière, le fondateur d'Easyjet avait porté sa participation de 15,6 % à 26,9 % du capital, se réservant le droit de réclamer la nomination de deux administrateurs. Cela afin de peser davantage sur la stratégie du groupe. Une stratégie que Haji-Ioannou juge trop ambitieuse dans un contexte d'affaiblissement du trafic aérien. L'actionnaire conteste l'expansion de la flotte d'Easyjet, passée de 137 avions en 2007 à 165 cette année. « Il faut être plus prudent en matière d'investissement, se concentrer sur la génération de cash-flow », s'agace Stelios Haji-Ioannou. L'homme l'avoue sans détour, il souhaite recevoir enfin des dividendes. Easyjet n'en a jamais versé.Il faut dire qu'il a de quoi être frustré, avec une action en chute de 62 % depuis janvier. Au cours de la seule séance d'hier, le titre a dévissé de 22 %. Les investisseurs ont sanctionné la couverture à 66 % des besoins en kérosène ? pour 2009 ? à 1.146 dollars la tonne métrique, alors que le carburant ne vaut plus que 630 dollars sur le marché. La Bourse s'inquiète également du frein que Stelios Haji-Ioannou pourrait imposer à Easyjet. « Si la croissance de la compagnie est ralentie pour restaurer la rentabilité à court terme, Easyjet risque de perdre sa prime boursière », s'inquiète Davy Research. La capitalisation d'Easyjet représente 0,9 fois les fonds propres, d'après le bureau d'analyse, contre un multiple de 0,6 pour l'ensemble du secteur. Christine Lejoux
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