L'Europe au soutien du Liban. La Commission va débloquer une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la « stabilité socio-économique » du pays. Les fonds seront « disponibles » à partir de cette année jusqu'en 2027.
« Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ajoutant « compter sur une bonne coopération » des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.
Deux millions de réfugiés syriens
Le Liban dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde. Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale à les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.
Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.
« La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter », a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence d'Ursula der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulidis.
« Nous renouvelons notre demande à l'UE d'aider les personnes déplacées pour les encourager à rentrer volontairement », a-t-il poursuivi.
Chypre en première ligne
De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.
De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière. Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec le Premier ministre de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.
Une économie fragilisée par la guerre entre Israël et le Hamas
La guerre entre Israël et le Hamas palestinien, indiquait en début d'année la Banque mondiale, devrait replonger le pays en récession qui avait bénéficié avant le conflit de la bonne santé du tourisme. L'économie libanaise s'est effondrée fin 2019, plongeant la majorité de la population dans la pauvreté, selon les Nations unies. Accusés de corruption, les politiques ont été incapables de se mettre d'accord sur des mesures de sauvetage de l'économie ou sur un nouveau chef d'État.
Le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs limités. Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun le 31 octobre 2022, les députés libanais sont divisés entre le camp du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et ses adversaires, et n'ont pas réussi à désigner un successeur. Ainsi, Emmanuel Macron, qui recevait à Paris le 21 avril le Premier ministre libanais a appelé « les responsables politiques à trouver enfin une issue à la crise institutionnelle qui fragilise le Liban ».
Le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël a « gravement affecté » le bien-être de milliers d'enfants dans le sud du Liban où plus de 70 écoles ont fermé, a averti mardi l'ONU, appelant à « un cessez-le-feu immédiat ». Depuis le 7 octobre, l'ONU indique que plus de 92.000 personnes, parmi lesquelles environ 30.000 enfants, ont été déplacées par les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, qui dit intervenir en soutien à son allié le Hamas palestinien, en guerre dans la bande de Gaza contre Israël. Le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) au Liban, Edouard Beigbeder, s'est dit inquiet par « l'impact profond et à long terme de la violence sur la sécurité, la santé et l'accès à l'éducation des enfants ». Selon un rapport de l'Unicef, 20.000 élèves ont été « gravement affectés » par la fermeture de plus de 70 écoles et 4.000 enfants impactés par la fermeture d'une vingtaine de centres de soins de santé. « Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à la protection de tous les civils, en particulier celle des enfants », a déclaré Edouard Beigbeder. Sans quoi « le Liban risque une guerre à grande échelle qui aurait un impact dévastateur sur les 1.3 million d'enfants » du pays.70 écoles ont été fermées dans le sud du Liban
(Avec AFP)