Les comptes record d'Icap laissent le marché de marbre

Les courtiers spécialisés dans les échanges entre les professionnels de marché que sont les banques ou les sociétés d'investissement ne pourront pas indéfiniment profiter de la crise financière en cours. Cette certitude, solidement ancrée, pèse sur les cours. Icap, le premier acteur du secteur, n'a pas inversé cette tendance. Bénéficiant de la forte volatilité ambiante sur les marchés d'actions, de matières premières, de change et de taux d'intérêt, le groupe britannique a publié hier des comptes record : son résultat avant impôt et amortissement des écarts d'acquisition a progressé de 8 % à 174 millions de livres sterling au premier semestre (clos à fn septembre) sur un chiffre d'affaires en hausse de 22 % à 764 millions. Mais le marché s'interroge sur les volumes d'activité à venir, en raison des difficultés des banques mais aussi de la volonté des autorités de surveiller davantage les marchés de gré à gré.« Icap a été plutôt rassurant », commente Andrew Mitchell, analyste chez Fox Pitt & Kelton. « Le résultat pour l'exercice clos à fin mars 2009 devrait ressortir au-dessus de l'attente moyenne des analystes [de 347 millions de livres, Ndlr] », a prédit hier Icap. Les volumes de courtage électronique ont bien résisté en octobre.un fort repli du titre Mais après un début de parcours dans le vert, l'action Icap est repartie à la baisse hier à Londres, dans le sillage des valeurs bancaires. portant à 68,5 % son repli depuis le début de l'année. Ses rivaux, Tullett Prebon, BGC Partners et GFI Group ont cédé 68 %, 75 % et 86 %. Et pourtant, Tullett a vu ses recettes progresser de 26 % de juillet à octobre, à 332 millions de livres sterling. BGC Partners a dévoilé son bénéfice de 50,8 %, à 25,3 millions de dollars, au troisième trimestre et s'attend à nouveau à une forte croissance sur le quatrième trimestre. Seul Bémol, il prévoit le chiffre d'affaires entre 260 et 280 millions de dollars, après 272,2 millions au quatrième trimestre 2007. GFI Group semble plus marqué. L'américain a déploré un recul de 8 % de ses commissions de courtage et une perte de 6,71 millions de dollars au troisième trimestre, expliquée par la chute de Lehman Brothers (pour 9,6 millions) et une charge pour restructuration (14,5 millions). Quant à l'activité d'intermédiation professionnelle de Viel & Compagnie, elle a stagné au troisième trimestre à 234,6 millions d'euros, ramenant à 12 % sa croissance sur neuf mois à 725,5 millions d'euros.Les analystes de Morgan Stanley craignent une contraction de 12 % des recettes du secteur en 2009, compte tenu de la réduction des effets de levier, de la consolidation du secteur bancaire qui devrait peser sur les marges et d'une tendance à la sortie des marchés de gré à gré. Icap, qui s'estime paré pour faire face aux changements en cours sur les marchés financiers, ne croit pas en un rapatriement brutal de cette activité sur les Bourses. 12 %C'est la contraction des recettes des courtiers professionnels attendue pour 2009 par Morgan Stanley, qui a réduit ses prévisions de bénéfices sur Icap et Tullett.
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