Les constructeurs de bateaux de plaisance touchent le fond

ctionsCertains pariaient sur l'essor d'une clientèle de seniors en quête de grand large. D'autres sur le portefeuille bien garni de multimillionnaires capables de dépenser des sommes astronomiques pour s'offrir le yacht de leur rêve. Au final, les fabricants de bateaux ont pris l'eau face à la crise. Leur activité a fondu, en moyenne, de moitié en l'espace d'un an. Le peu de représentants de la profession cotés à la Bourse de Paris a vu leur capitalisation sombrer de 35?% à plus de 80?%. Et cela alors que l'indice SBF250 a cédé environ 30?% sur la même période. La chute a été particulièrement dure pour les spécialistes du yachting de luxe. Comme l'illustre la dégringolade des cours de Rodriguez (? 81 %) et Couach (? 69,3 %). Le premier a choisi de se placer sous procédure de sauvegarde, tandis que les actifs du second ont été repris à la barre du tribunal de commerce par l'industriel François Vial pour la modique somme de 1,5 million d'euros. Avant la suspension de son cours de Bourse, la société bordelaise capitalisait encore 28,9 millions d'euros. Ce qui en dit long sur la difficile valorisation de ce secteur. Longtemps considéré comme défensif, le segment haut de gamme a finalement enregistré une baisse de 30 % à 40 % de ses ventes. situation délicateLa crise a surtout montré les limites du modèle économique des petits fabricants de yachts de luxe dont le chiffre d'affaires dépend d'une poignée de commandes. Cela a été le cas de Rodriguez et Couach qui ont subi de plein fouet des annulations de commandes tout en devant honorer des engagements auprès de leurs fournisseurs et de leurs banques. Mais le plus dur est peut-être à venir. Comme le souligne Thomas Alzuyeta, analyste chez Fortis, « le déficit de notoriété découlant de ces difficultés financières fait peser le risque, pour l'acheteur, de ne pas être livré en cas de faillite du constructeur ». Du côté des fabricants de voiliers, Poncin Yacht, qui a récemment fait part de sa sortie de la procédure de sauvegarde, « suite à la signature d'un accord bancaire » a lui aussi frôlé la banqueroute. L'action a d'ailleurs été réduite au stade de « penny stock » alors que son cours a été div isé par douze depuis ses plus-hauts de septembre 2005. De son côté, Fountaine Pajot, qui conçoit des catamarans, fait face à une situation financière de plus en plus délicate. Au premier semestre de son exercice qui sera clos le 31 août prochain, la société a accusé une perte opérationnelle de 0,54 million d'euros contre un bénéfice de 0,89 million d'euros. Principalement justifiée par la chute de 32?% de son chiffre d'affaires qui a atteint 12,7?millions d'euros. Face à la tempête, seules une taille critique et une bonne assise financière sont garantes d'une sortie de crise peu agitée. Ce qui explique sans doute pourquoi Bénéteau;néteau fait, aux yeux des spécialistes, figure de favori. Fabio Marquetty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.