La Coface sur le terrain de Moody's et S&P

otationLe secteur oligopolistique des agences de notation accueille un nouveau venu : la Coface. L'assureur crédit a donné hier le coup d'envoi commercial en France, après Hong Kong et Dubaï, à sa nouvelle activité de notation financière. Le Royaume-Uni et l'Allemagne suivront à l'automne. En s'appuyant sur son activité d'assurance-crédit, la filiale de Natixis vient donc concurrencer Moody's, Standard and Poor's et Fitch sur un panel de 18.000 entreprises sur lesquelles elle est elle-même exposée au risque. Au-delà d'un accès gratuit de l'entreprise à sa propre note, ou la possibilité moyennant quelques centaines d'euros par an de permettre à ses partenaires d'avoir confirmation de cette note, la Coface propose une notation financière des émissions d'instruments de marché pour 10.000 euros (pour une opération simple). Quant aux banques, elles pourront accéder, par abonnement, au stock de notes. La Coface vise ainsi de 10 % à 15 % d'un marché évalué à 1,5 milliard d'euros de recettes par an (hors finance structurée).Face au modèle répandu et souvent critiqué de « l'émetteur payeur », la Coface estime sortir du rang : ses évaluations sont payées pour l'essentiel par son activité dans l'assurance-crédit. Ce qui lui permet d'offrir des prix inférieurs au marché. Mais elle n'a toutefois pas vocation à couvrir l'ensemble du spectre couvert par les trois grandes agences. « Nous allons demander notre agrément uniquement pour les entreprises », explique Jérôme Cazes, le directeur général de la Coface, pour qui les enregistrements devraient se faire par catégorie de notes. Pas de financement structuré donc, ni d'État ou d'institutions financières. L'aspect concurrence dans la notation a été sujet à débat ces dernières années, de part et d'autre de l'Atlantique. Côté supervision, le Conseil européen a donné hier son feu vert à la Commission pour avancer vers une nouvelle architecture de régulation (lire page 6). Bruxelles avait proposé, le mois dernier, de confier le contrôle des institutions paneuropéennes, dont les agences de notation, aux nouvelles autorités de supervision européennes. C. FR.La Coface vise de 10 % à 15 % d'un marché évalué à 1,5 milliard d'euros de recettes par an.
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