Demain soir, Fête de la musique, les « jazzmen and women » j...

Business le jour,jazz la nuitLeur passion du jazz, Patricia, Georges, Michel et Jean-François la montrent sur scène. Et pas seulement le soir de la Fête de la musique.Ce 21 juin sera une journée à peu près comme les autres pour Georges Billecard, « clarinettiste de jazz », pour reprendre la mention figurant sur sa carte de visite. Il se produira sur scène, dans un restaurant de la butte Montmartre, pour faire revivre les grands airs du jazz traditionnel avec ses copains du Vieil Orleans Orchestra. Rien d'étonnant jusque-là, si ce n'est que Georges Billecard n'est pas vraiment un jazzman professionnel, même s'il compte une quinzaine d'albums dans sa discographie. Dirigeant d'entreprise aujourd'hui retraité, il s'est totalement reconverti dans la pratique du jazz et partage sa passion avec des cadres toujours en activité au sein de trois formations différentes.Le jazz ne représente pas un passe-temps pour Georges Billecard. Ce n'est pas un de ces hobbies, comme le jardinage ou la pêche, pour retraités désireux de conserver la forme et le rythme. Au plus fort de sa carrière professionnelle ? secrétaire général de 3M France ?, il n'a jamais abandonné sa clarinette et ses saxophones. Montant un groupe qui comptait aussi le chauffeur du président au piano, jouant dans les conventions du groupe, se taillant des succès dans les réunions aux États-Unis. « Jouer du jazz, confie-t-il aujourd'hui, a favorisé mon image personnelle dans l'entreprise. »« Outing »Camarade de pension de Georges Billecard, au collège Saint-Martin de Pontoise, Michel Fontanes aura, quant à lui, commencé par cacher son « second métier » à ses employeurs, le groupe Pernod-Ricard. « J'ai fait mon ?outing? par hasard dans les années 80 : un reporter économique du ?Nouvel Observateur? m'a reconnu sur la scène du Petit Journal Montparnasse et a sorti un papier. Patrick Ricard l'a lu. Et à partir de là, c'est devenu beaucoup plus facile. »Le PDG d'Orangina pouvait dès lors, sans état d'âme, troquer le soir son attaché-case pour les baguettes du batteur des Dixie Brothers. « En tapant sur ma batterie, se souvient aujourd'hui le consultant en management, j'évacuais les problèmes accumulés pendant la journée. » Se qualifiant « de mauvais batteur qui sait accompagner », Michel Fontanes vante les mérites humains de l'orchestre de jazz : « Dans aucun autre endroit, je n'ai ressenti un tel esprit d'équipe et de solidarité. »Élue locale, présidente de la commission de la cohésion sociale à la mairie d'Asnières, conseiller général (UMP) des Hauts-de-Seine, Patricia Chavinier épouse cette vision du jazz, facteur d'équilibre personnel. « J'oublie tout quand je chante. Le jazz, c'est ma respiration. » Reste à « Patoon » ? son nom de scène ? à dégager du temps pour les répétitions et concerts du Black Label Swingtet, animé par l'ancien banquier Christian Bonnet. Simple question d'organisation pour Mme la conseillère, qui mena vingt ans durant plusieurs activités professionnelles (professeur, hôtesse de l'air, patron d'une société d'import-export).ImproviserEn revanche, pour Jean-François Deixonne, l'activité professionnelle, ce fut longtemps? le jazz. Jusqu'à un malheureux accident de mâchoire qui l'obligea à mettre en sourdine sa carrière de saxophoniste. Aujourd'hui concepteur multimédia à la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne, il met en avant un acquis du jazz bien utile : « Dans ce nouveau métier du multimédia, il n'existe pas de méthode bien définie. Alors il faut savoir au plus vite improviser une solution. » Jean-François, qui a depuis repris son saxo, n'a qu'un seul regret, de circonstance : la Fête de la musique tombant un dimanche, il ne pourra donner « son » concert annuel, en solo, pour les salariés de la Caisse Nat'. La Fête de la musique, c'est aussi tous les jours pour les deux chefs d'entreprise qui ont choisi de marier passion de la musique syncopée et sens des affaires. Gérard Brémond, fondateur de Pierre et Vacances, s'est offert en 2008 le Duc des Lombards au c?ur des Halles, qu'il a restauré de fond en comble, et la radio Jazz TSF. Créateur du « Nouvel Observateur », Claude Perdriel a préféré la rive gauche de la Seine pour reprendre Le Petit Journal Montparnasse et lui donner un nouveau souffle.Jean-Louis Lemarchand
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