Le testament secret de Deng Xiaoping

À la veille de sa mort, Deng Xiaoping avait livré ses réflexions sur cette formidable expérience qu'à été l'« ouverture », qu'il a conduite à partir de décembre 1978 jusqu'à sa mort, en 1997. Il s'agit du fameux Document n° 2, présenté au printemps 1992 devant les cadres les plus importants du Parti communiste, alors divisés sur la poursuite des réformes économiques. La Chine et le mondeIl n'y a pas lieu de redouter la multiplication des entreprises étrangères, dès lors que l'on garde son sang-froid. Nous avons en effet notre supériorité intrinsèque, ainsi que nos grandes et moyennes entreprises d'État, nos entreprises rurales, et surtout? le pouvoir est entre nos mains. Les hommes d'affaires étrangers veulent gagner de l'argent. L'État, quant à lui, en retire des recettes fiscales, les ouvriers leur salaire et, de surcroît, nous pouvons apprendre en matière de technologie et de gestion, en retirer des informations, et nous ouvrir de nouveaux marchés. Plan et marché ne sont que des procédés. L'essence du socialisme, c'est la libération et le développement des forces productives, l'abolition de l'exploitation, pour aboutir en fin de compte à une prospérité commune. Les réformesLa réussite des zones économiques spéciales doit servir d'exemple. En 1984, je suis allé dans le Guangdong. À l'époque, les réformes étaient engagées depuis plusieurs années dans les campagnes, mais venaient juste d'être mises en ?uvre dans les villes, et les zones économiques spéciales faisaient leurs premiers pas. Huit ans après, une nouvelle visite a été l'occasion de constater que l'essor de Shenzhen, Zhuhai et autres lieux avait été rapide à un point que je n'aurais pas imaginé. Et, après coup, ma confiance s'en est trouvée renforcée.Il faut être plus hardi en matière de réformes et d'ouverture [?), il ne faut pas marcher au rythme d'une femme aux pieds bandés. La principale leçon à tirer de Shenzhen, c'est qu'il faut oser foncer. La croissanceLa croissance est une priorité absolue. Il ne faut pas faire obstacle au développement, les régions bénéficiant de conditions particulières doivent progresser le plus vite possible. Ralentir le rythme de croissance équivaudrait à stagner, voire à reculer. [?] Il ne faut pas craindre le développement à plusieurs vitesses. Suivre la voie socialiste consiste à réaliser progressivement la prospérité commune. Il est permis d'envisager que, d'ici à la fin du siècle, les régions les plus riches auront continué de se développer et que, notamment par le biais des transferts fiscaux et technologiques, elles épauleront efficacement les régions déshéritées. En un mot, nous sommes tout à fait en mesure, à l'échelle nationale, de résoudre le problème de l'écart entre les régions côtières riches et les régions pauvres de l'intérieur. Le massacre de TiananmenEn 1989, nous avons entrepris une remise en ordre. Je l'ai d'autant plus approuvée qu'elle s'imposait. En effet, la surchauffe de l'économie avait provoqué des problèmes?: l'accroissement de la masse monétaire, la poussée inflationniste et la grave redondance des projets avaient donné lieu à un gaspillage. [?] Il faut garder prise des deux mains. L'une pour tenir les réformes et l'ouverture, l'autre pour réprimer les activités criminelles de toutes sortes. [?] Certaines régions du pays ont vu surgir des phénomènes répugnants, comme la toxicomanie, la prostitution et les crimes économiques. Il faut à tout prix les empêcher de s'étendre. n
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