Sarkozy joue encore l'ouverture au PS

« Je vous demande d'être aussi ouverts que le Parti socialiste est fermé. » Salle Gaveau, ce samedi 29 novembre, devant les nouveaux adhérents de l'UMP, François Fillon a le c?ur léger. Le PS est coupé en deux après son congrès dévastateur à Reims. À la tête de la nouvelle direction, Martine Aubry s'apprête à bannir les partisans de Ségolène Royal. C'est le moment que choisit Nicolas Sarkozy pour lancer une nouvelle offensive à destination des déçus de la gauche. « La majorité présidentielle continuera à s'ouvrir à tous ceux qui veulent changer le pays », proclame François Fillon. Le signal est donné, les rumeurs s'amplifient. Ce sont d'abord les mêmes noms qui circulent?: Claude Allègre et Jack Lang. Le ralliement de ces deux anciens ministres serait toutefois sans véritable poids politique, car ils sont en rupture de ban avec le PS. Michel Rocard, dont le nom apparaît également, serait une plus belle prise de guerre. Ancien Premier ministre, il conserve une autorité morale à gauche. Tout comme André Vallini. Spécialiste des questions de justice, le député PS de l'Isère a été cité comme successeur possible de Rachida Dati. Il a démenti à plusieurs reprises, estimant avoir été utilisé dans la guerre psychologique menée au sein de la majorité contre la garde des Sceaux.Ségolénistes approchésNicolas Sarkozy a parfaitement capté l'éc?urement qui a saisi les fidèles de Ségolène Royal après leur exclusion du nouveau « gouvernement » du PS. L'attention présidentielle s'est notamment portée sur le député-maire d'Évry, Manuel Valls, déjà considéré comme « droitier » au PS, et sur Malek Boutih. Dans une vidéo qui tourne sur Internet, on voit ce dernier dénoncer « la dictature de Solférino ». Déjà approché par Nicolas Sarkozy au printemps 2007, l'ancien président de SOS-Racisme avait alors refusé la main tendue. Malek Boutih, que le PS avait parachuté dans une circonscription imprenable en Charente, juge sévèrement le bilan de son parti en matière d'intégration. Il reconnaît avoir été « contact頻 récemment par des émissaires du chef de l'État, mais réaffirme son ancrage à gauche. Julien Dray lui trouve bien du courage. Invité mercredi soir sur BFM TV, l'ancien porte-parole du PS a confié sa « tristesse »?: « Je pense que le Parti socialiste aurait eu tout à gagner de lui donner sa chance mais, plutôt que de l'aider et le conseiller, le parti s'est ingénié à lui mettre des chausse-trappes. » Julien Dray avait lui aussi été courtisé par Nicolas Sarkozy au printemps 2007. Ce ne sera sans doute plus le cas. Hier, une perquisition a été menée à son domicile, dans le cadre d'une enquête préliminaire pour des faits présumés d'abus de confiance. L'enquête a été ouverte le 10 décembre à la suite d'un signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des Finances, portant sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes de l'association des Parrains de SOS-Racisme, de l'organisation lycéenne Fidl. Hélène Fontanaud
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