Le train gagne sur l'avion entre Madrid et Barcelone

Un an tout juste après la mise en service de la ligne de train à grande vitesse reliant Madrid et Barcelone, en Espagne, Renfe, la compagnie des chemins de fer espagnole, a très largement entamé le quasi-monopole des compagnies aériennes sur ce trajet, fréquenté par plus de six millions de voyageurs en 2008. Ainsi, en janvier, la part de marché du train à grande vitesse (AVE) s'élevait à 48,2 %.Le train ne manque en effet pas d'arguments pour détourner les clients de leur mode de transport traditionnel : le confort, la facilité (des contrôles très réduits par rapport à l'aérien), le gain de temps (pas besoin de se présenter une heure à l'avance au guichet) et la ponctualité sont les principaux avantages évoqués par les voyageurs, principalement des hommes et femmes d'affaires, qui mettent souvent à profit les 2 heures et 38 minutes de trajet pour travailler.Les compagnies aériennes opérant entre les deux villes, premier couloir aérien au monde, ont été contraintes de s'adapter, après avoir perdu 28,6 % de passagers cette année. Iberia, principal opérateur de ce couloir très fréquenté, qui a mis en place depuis 1974 un pont aérien entre les deux villes, a ainsi réduit la capacité de ses avions pour faire face à la perte de clientèle. En revanche, « nous n'avons pas diminué la fréquence de nos vols car c'est notre principal avantage face au train », explique-t-on chez Iberia. La compagnie affrète ainsi environ quatre-vingts vols par jour (vols avec réservation compris) entre les deux villes contre cinquante trajets pour l'AVE.les prix critiquésD'autres compagnies, comme Vueling, ont tiré leur épingle du jeu grâce à une politique de prix bas et à une augmentation de la fréquence des vols, passant de sept à onze vols quotidiens dans chaque sens en un an. Les tarifs élevés et peu souples de la compagnie ferroviaire Renfe (220 euros pour un aller-retour au tarif général) constituent en effet le principal motif de plainte des passagers à l'encontre de l'AVE. Cette critique ne provoque pas pour autant d'inquiétude chez Renfe, qui, selon un de ses porte-parole, n'envisage pas de baisser ses tarifs. Certaine que les avantages du train lui permettront encore de continuer à gagner du terrain dans les prochaines années. D'autant que les atouts du train en matière de préservation de l'environnement devraient peu à peu s'ajouter à tous les arguments déjà cités.Gaëlle Lucas, à Madrid
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