L'or porté aux nues

Nous assistons à une ruée vers l'or, portée par la baisse des taux réels et les craintes déflationnistes. Beaucoup de peurs accumulées sur les actions et les obligations (inflation, protectionnisme, défauts, etc.) ont conforté la relique barbare dans son statut de valeur refuge contre les risques extrêmes. Et à l'heure où se pose désormais la question du financement des plans de relance, même les emprunts souverains ne bénéficient plus d'un engouement sans faille. Dernier rempart contre la perte de valeur réelle, l'or profite d'un enthousiasme qui s'amplifie, comme en témoignent les marchés dérivés. Alors que l'or a passé hier la barre symbolique des 1.000 dollars sur le marché à terme (Comex) pour livraison la plus rapprochée, sa volatilité implicite observée sur les options se rapproche de ses records, s'appréciant de 6 points (+ 20 % en relatif) depuis un mois. Le marché anticipe une plus forte amplitude de variation sur le métal précieux. Par ailleurs, la structure à terme des contrats futures sur l'or est entrée en très légère « backwardation », avec un prix moins élevé pour les échéances éloignées, pour la première fois de son histoire : les investisseurs préférant utiliser leurs liquidités pour acheter la relique barbare à un cours plus élevé aujourd'hui que celui qu'ils pourraient débourser dans un mois. Cette accélération de la volatilité implicite et la situation exceptionnelle des contrats à terme traduisent des craintes de fort déséquilibre entre l'offre et la demande en raison des flux acheteurs provenant tant des investisseurs que des particuliers. Le ralentissement de la demande en joaillerie est largement compensé par la progression des encours sur les trackers sur l'or, dont les achats représentent près de 10 % de la production depuis le début de l'année, mais également par une demande d'or sous la forme de pièces « American Eagle », le « napoléon » américain. Parallèlement, les flux vendeurs se sont taris avec la fin des ventes d'or par les banques centrales.
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