Dernier round pour l'opération Campus

Alors que les universitaires sont vent debout contre les réformes, d'autres projets suivent leur cours plus discrètement. L'opération Campus, qui doit faire émerger douze grands pôles d'enseignement supérieur, est ainsi entrée dans la dernière ligne droite. Bordeaux, Grenoble, Lyon, Montpellier, Strasbourg et Toulouse ont été présentés en novembre. Mardi prochain, ce sera au tour d'Aix-Marseille, Condorcet-Aubervilliers, Saclay, et à nouveau Toulouse, qui avait dû revoir sa copie au premier tour. Quant à Lille et à l'université de Lorraine, d'abord recalés, ils ont été repêchés en décembre à la faveur du plan de relance. Les dossiers, remis à Valérie Pécresse lundi, passeront devant le comité d'évaluation dès mardi.21 établissementsSur les rails en régions, ce plan patine en Île-de-France. Le projet Saclay, qui regroupe 21 établissements des plus prestigieux (CNRS, CEA, ENS Cachan, Polytechnique, université Paris-Sud XI, Inra, Supélec, HEC, etc.), dépend aussi du secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale et dépasse largement la seule opération Campus (le chef de l'État veut en faire une Silicon Valley à la française). Sa réalisation, conditionnée au déménagement par tranches de l'université Paris-Sud et surtout à la création de transports, ne verra pas le jour avant dix ans. Le projet, que « La Tribune » s'est procuré, est évalué à 2,6 milliards d'euros (dont 794 millions pour le plan Campus). Il précise d'ailleurs que, dans « l'hypothèse du lancement d'une première phase avant 2015 », sont plutôt prévues des solutions de renforcement de l'offre existante en matière de transports et même la valorisation de « modes doux, comme la marche et le vélo » ! Le campus Condorcet-Aubervilliers, lui, ne fait pas l'unanimité et certains établissements, tels l'École d'économie de Paris ou Paris I, rechignent à y aller. Quant à Paris intra-muros, les deux projets en lice ont été recalés. Un audit a été diligenté pour y voir plus clair dans l'imbroglio patrimonial parisien et Bernard Larrouturou missionné pour proposer un schéma directeur. Il remettra sa copie en mai. En attendant, les candidats se sont réorganisés mais avancent toujours en ordre dispersé. Paris II, III, IV et VI ont remis le 16 février un projet de Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES). Paris V, VII, Sciences po, l'Inalco et l'EHESP (santé publique) ont aussi remis une lettre d'intention en ce sens. Mais, de son côté, Monique Canto-Sperber, directrice contestée de l'École normale supérieure, monte son propre projet cantonné à la montagne Sainte-Geneviève? Entre-temps, le projet commun « vie étudiante » a disparu? « On a décidé de tout arrêter et de reprendre chacun ses billes », confie Gilbert Béréziat, ex-président de Paris VI. La grande Université de Paris n'est pas près de renaître. Clarisse Jayprojet Saclay?: conditionnée au déménagement par tranches, l'université Paris-Sud ne verra pas le jour avant dix ans.
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