Les huit confédérations peinent à maintenir leur unité

Pas question de relâcher la pression après le succès de la journée de jeudi. Tel est le message qu'ont martelé, hier, les huit organisations réunies en intersyndicale au siège de Solidaires. Forts des 1,2 à 3 millions de personnes qu'ils ont su drainer dans les rues, les syndicats ont unanimement regretté l'inflexibilité affichée du gouvernement et les provocations patronales. « Le patronat et le gouvernement coalisent leurs efforts pour construire un mur. Et nous, nous pensons que nous pouvons le fissurer », a lancé Maryse Dumas, la numéro 2 de la CGT. « Les employeurs, le patronat et le gouvernement portent une responsabilité dans une forme de désespérance du salariat », a ajouté Marcel Grignard, de la CFDT, jugeant notamment « intolérable qu'on refuse toujours de remettre en cause le bouclier fiscal, les plus pauvres payent la crise quand les plus riches peuvent s'en dispenser ».Reste que derrière cette unité verbale, en dépit de quatre heures de discussion, l'intersyndicale n'est pas parvenue hier à fixer la date de la prochaine mobilisation. Plusieurs pistes ont été évoquées : un 1er mai très offensif, des actions locales dans les bassins d'emploi les plus touchés par la crise ou une manifestation du samedi après-midi. Mais la décision finale ne sera prise que lors de la prochaine réunion, le 30 mars.être responsablesPour justifier de ce délai de réflexion, tous les syndicats ont mis en avant leur sens des responsabilités. « La mobilisation a été très suivie. Le gouvernement reste sourd et aveugle. Il dit : ?Je ne peux rien faire, je n'ai pas d'argent?. Et le Medef est complètement provocateur. Nous avons une vraie responsabilité de construire le mouvement dans la durée », a souligné Gabrielle Simon, de la CFTC. Autre avantage à temporiser, les syndicats évitent de s'exposer à la critique qui leur avait été faite à propos du 19 mars de décider d'une journée d'action avant même de connaître les mesures gouvernementales.Mais c'est surtout pour éviter d'ébranler l'unité syndicale que la décision a été repoussée. Une partie des responsables de FO rechigne, en effet, à participer à un 1er mai unitaire, alors que l'organisation fait traditionnellement bande à part le jour de la fête du Travail. Au final, la nécessité de préserver un front uni devrait conduire la centrale de Jean-Claude Mailly à rentrer dans le rang. Après dix petits jours de réflexion? Agnès Laurent
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