Les « technos » à la rescousse de Wall Street

Les valeurs technologiques, en vedette cette semaine avec la possible acquisition de Sun Microsystems par IBM, arrivent là où on ne les attendait pas. À savoir dans le rôle de catalyseurs potentiels d'une reprise de la Bourse de New York. Le Nasdaq, l'indice des sociétés technologiques, ne perd que 5 % depuis janvier, quand le Dow Jones chute de près de 15 %, et l'indice élargi S&P 500 de 11 %. Plus largement, l'indice Bloomberg World Technology gagne 1 % depuis le début de l'année, alors que la plupart des Bourses mondiales accusent des plongeons de 10 % à 15 %.Des performances d'autant plus spectaculaires que les valeurs technologiques sont cycliques. Leur activité est étroitement corrélée à l'évolution de l'économie, laquelle n'est guère brillante en ce moment. Mais les « technos » ont tiré les leçons de la crise du début des années 2000. Elles ont mis en ?uvre des réductions de coûts dès les premiers signes de la récession économique actuelle. Cela afin de contrebalancer la contraction des dépenses informatiques et high-tech des entreprises et des ménages.À ce propos, « les perspectives du marché des ordinateurs personnels pourraient ne pas être aussi mauvaises que prévu », a relativisé la banque JP Morgan, le 17 mars. En 2008 déjà, la hausse de 13,7 % des dépenses mondiales de biens de consommation technologiques ? des écrans plats aux consoles de jeux en passant par les téléphones ? avait surpris l'institut d'études GfK et la Consumer Electronics Association, qui tablaient sur une progression de 9,4 % seulement, compte tenu de la crise. La clientèle « grands comptes » ? en particulier les constructeurs automobiles et les banques ? pourrait se révéler moins dépensière. Mais, là encore, les « technos » ont tiré les enseignements de la précédente crise, en rééquilibrant leur portefeuille de clients au profit du secteur public. Ce n'est pas un hasard si le fabricant français de cartes à puces Gemalto, qui travaille entre autres pour les gouvernements (passeports biométriques, cartes Vitale), a présenté jeudi des résultats annuels supérieurs aux attentes du marché, et s'est dit optimiste pour 2009. Si les technologiques brillent en Bourse, c'est également grâce aux perspectives de concentration relancées mercredi par la rumeur d'un rachat du fabricant américain de serveurs informatiques Sun Microsystems par IBM. Cisco, lui, est passé à l'action le lendemain, en s'emparant de Pure Digital. Une consolidation semble d'autant plus plausible que les sociétés de la high-tech affichent, pour beaucoup, des bilans solides. D'après le courtier Jefferies, Apple, Google, Intel, Microsoft, Cisco et Qualcomm réunis disposent de 18,7 milliards de dollars de cash, pour un endettement limité à 1,8 milliard. Dernier argument en faveur d'une vague de fusions dans la high-tech, la faiblesse des valorisations. Nombreuses sont les sociétés qui, comme Apple, se paient moins de 10 fois leur bénéfice attendu pour 2009.
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