Des places boursières émergentes à leur plus haut niveau depuis dix mois, un indice S&P 500 qui renoue en séance avec son sommet annuel (9.46,21 points), et des Bourses européennes à leur plus haut niveau depuis cinq semaines? L'euphorie estivale s'installe sur les marchés. À Paris, l'indice CAC  40, qui a terminé à 3.270,94 points hier, vient de regagner près de 10 % en six séances consécutives de hausse. Outre l'annonce du sauvetage de la banque américaine CIT, la publication d'un bon indicateur aux États-Unis (l'indice des leading indicators a progressé de 0,7 % en juin) a soutenu l'optimisme ambiant. Et la banque Goldman Sachs voit un avenir radieux pour l'indice S&P 500.  Il devrait grimper de 15 % au second semestre, une performance quasi inédite depuis 1982. « En quelques mois, nous avons assisté à une évolution significative, souligne ING Investissement, le niveau historiquement élevé de l'aversion au risque s'est transformée en audace ». Voir. « Les marchés financiers se comportent de plus en plus comme si la crise qui a suivi la faillite de Lehman n'était qu'un bref interlude et comme si nous étions revenus à la situation dans laquelle nous nous trouvions au début de l'été 2008 », remarquent les analystes de Dexia AM. « Le prix du pétrole brut a doublé, au-delà de sa moyenne flottante de 200  jours, les prix des marchandises grimpent et la thèse du découplage est à nouveau d'actualit頻, ajoutent-ils. En un sens, ajoute Sean Darby, responsable de la recherche chez Nomura à Hong Kong, « les investisseurs intègrent la reprise avant qu'elle n'ait réellement commencé, comme ils l'avaient fait avec la dépression l'an dernier ». Selon lui,  « les valorisations en Asie sont déjà élevées alors que les résultats commencent tout juste à être révisés ». En témoignent les envolées spectaculaires de certains titres, comme celle de Tata Consultancy (+15 %) en Inde qui a publié un résultat trimestriel meilleur que prévu. Ou encore celle de China Life (+8 %) à Shanghai, bien entouré alors que l'assurance chinoise table sur un doublement des profits de ce secteur sur les six derniers mois.Ces accélérations brutales incitent évidemment à la prudence. « La croissance de l'économie mondiale pourrait ne pas être suffisante en 2010 pour soutenir celle des bénéfices, prise en compte actuellement par les marchés  », estiment les experts d'ING IM. « Dans un tel contexte, les marchés d'actions pourraient fluctuer de plus ou moins 20 % par rapport à leurs niveaux actuels. » Cette semaine, 143 groupes du S&P publieront leurs résultats. Ils seront examinés à la loupe.

latribune.fr

03 Août 2009, 1:47

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