Frais d'inscription  : les universités sous surveillance

enseignementValérie Pécresse veut se montrer ferme. Hier, la ministre de l'Enseignement supérieur a indiqué sur France Info qu'elle demanderait aux recteurs d'« attaquer en justice » les universités qui pratiquent des frais d'inscription illégaux. Une réponse à la publication la semaine dernière par le syndicat étudiant Unef de son classement annuel des « universités hors la loi », qui épingle 29 établissements sur 83.Chaque année, depuis cinq ans, la publication de ce classement fait polémique, les universités incriminées assurant que les frais en sus sont « facultatifs ». Un vocable sous lequel sont pourtant parfois opportunément classés frais de dossier, accès au wi-fi, pourtant financé par les collectivités locales, formation professionnelle? à côté des droits d'inscription légaux fixés par arrêté ministériel (171 euros pour une licence par exemple). À tel point que ces « droits complémentaires » atteignent parfois 4.558 euros comme à l'IAE (Institut d'administration des entreprises) de Grenoble II. « Tous nos frais supplémentaires correspondent à des services facultatifs en plus, comme la jouissance de locaux tard le soir. Et l'inscription en IAE ne dépasse pas les 800 euros. Mais nous voulons offrir la meilleure formation face aux écoles de commerce », se défend-on à Grenoble II, en rappelant les surcoûts qu'entraînent généralement les formations « professionnalisantes ». Sauf que, selon l'Unef, passé 28 ans, ces études sont assimilées illégalement à de la formation continue, et sont donc plus onéreuses? Bref, le syndicat accuse certaines universités où des formations sont réellement « sous-financées », comme le sport ou les sciences humaines et sociales, de trouver là une parade. « Les universités doivent alerter sur le coût et le modèle économique de leurs formations. Et c'est avec ces informations que le ministère doit habiliter les formations », reconnaît, en termes mesurés, le président de la conférence des présidents d'université (CPU), Lionel Collet.remboursementQuoi qu'il en soit, le combat de l'Unef n'est pas sans effet. Les universités « hors la loi » étaient encore 67 il y a deux ans. Des établissements épinglés en 2008 ont supprimé depuis leurs « contributions illégales », tels Aix-Marseille II et III. Les recours déposés par le syndicat en 2008 ont conduit Bordeaux IV à cesser ses pratiques et l'université de La Réunion à rembourser ses étudiants. Mais, prévient Jean-Baptiste Prévost, président de l'Unef, qui réclame un groupe de travail sur le sujet, « le gouvernement doit passer à la vitesse supérieure ». Il constate notamment que, hormis une simple « intervention », pas un recteur n'a déposé un recours en 2008. Les recteurs sont représentés aux conseils d'administration des universités qui entérinent les frais d'inscription.Clarisse Jay
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