Le « Kennedy japonais » se prépare à prendre le pouvoir

électionsDe quelle trempe est fait Yukio Hatoyama ? Le Japon retient son souffle, à quelques jours d'élections législatives qui devraient en faire le nouveau Premier ministre du pays. Le Parti libéral-démocrate, au pouvoir depuis 1955 (et même depuis la fin de la guerre si l'on parle des factions qui le composent), devrait céder la place au Parti démocrate du Japon (PDJ), le principal parti d'opposition, au terme du scrutin du 30 août. Et c'est Yukio Hatoyama, son président, qui prendra les rênes du pays à ce moment historique. Pour faire quoi ? Yukio Hatoyama n'a pas l'ADN d'un révolutionnaire. Il représente la quatrième génération d'une des familles les plus établies de la politique nippone, surnommée « les Kennedy du Japon » par les médias locaux. Son arrière-grand-père fut président de la Diète.Son grand-père fut un des Premiers ministres les plus conservateurs du Japon. Cette figure éminente a été aussi l'un des piliers de la communauté franc-maçonne japonaise, ce qui a inspiré à Yukio sa devise « Yu-ai », « amour et amiti頻. Il eut du reste comme ennemi juré le propre grand-père du Premier ministre actuel, Taro Aso (PLD). Son père fut ministre des Affaires étrangères. Son frère est député dans la majorité. Son grand-père maternel enfin, Sojiro Ishibashi, fonda le géant du pneumatique Bridgestone et fit une fortune considérable dont Hatoyama a en partie hérité.D'une éducation à la japonaise irréprochable, couronnée par un PhD à l'université de Stanford, Yukio Hatoyama suivra longtemps la voie qui lui était assignée. Il devient député du PLD en 1986, au moment précis où la mécanique de cette belle machine qu'est le Japon va se gripper.« l'extraterrestre »En 1993, en plein dégonflement de la bulle spéculative qui faisait rêver le pays, il quitte la majorité avec une poignée d'autres pour rejoindre une coalition d'opposition. Celle-ci éclate à la première divergence, et Yukio Hatoyama rejoint promptement les rangs du PLD. Avant de faire ses valises, cette fois pour de bon, et former en 1996 le PDJ. Depuis, le parti gagne des voix à chaque élection, sans que lui-même y soit pour quelque chose. Peu charismatique, il a été surnommé « l'extraterrestre » par les médias pour son air hagard. Ses programmes ont des titres vagues (« créer un pays plein d'amour », « la vie des gens d'abord ») qui ne retiennent pas l'attention. Il n'est pas pour autant oublieux des questions importantes. « En petit comité, il dit qu'il est favorable à la suppression de l'article 9 de la Constitution, qui interdit au Japon le recours à la force, mais qu'il ne peut pas le dire en public », dit un diplomate. Tout cela sous l'?il de son mentor, Ichiro Ozawa, cerveau du PDJ, qui laisse Yukio Hatoyama mener sa campagne, perché sur les camionnettes du parti, et définit la stratégie politique de l'organisation.
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