Air France-KLM :

La crise qui touche le transport aérien risque d'être plus dure que celle qui avait suivi le 11 septembre 2001. À l'époque, Air France, qui n'avait pas encore acheté KLM, l'avait surmontée. Mieux que ses concurrents. Cette fois-ci encore, Air France-KLM devrait s'en sortir mieux que les autres avec son grand rival Lufthansa. Ce sera dans la douleur néanmoins. Loin du 1,4 milliard d'euros de résultat d'exploitation dégagé l'an dernier, le groupe vise un résultat « nettement positif » à l'issue de l'exercice en cours, fin mars. Il sera sûrement inférieur aux 639 millions d'euros enregistrés au premier semestre (? 44 %) publiés hier ; le deuxième semestre qui s'étale sur la saison hiver, ayant déjà du mal à être bénéficiaire en temps normal. Des chiffres qui ont fait reculer le titre de 5,32 %, à 9,51 euros. Dans ce contexte, comment rester rentable pendant la crise ? Quatre mesures ressortent du lot. 1Air France-KLM a révisé à la baisse ses capacités cet hiver et l'été prochain entre + 1 et + 2 % contre + 4 % prévus initialement. Ceci pour coller à la chute du trafic et éviter une situation surcapacitaire et une chute des prix. Des niveaux faibles. Mais suffisants pour gagner des parts de marché du fait des réductions de voilure plus importantes de la plupart des concurrents. 2Le groupe se serre la ceinture. Le programme d'économies est renforcé dès cette année de 260 millions d'euros, pour un montant total de 690 millions. Plus de 1,3 milliard d'économies supplémentaires sont également prévues pour les trois prochaines années, réalisées sur les achats, les coûts de distribution, la flotte? Travaillant à effectifs constants depuis quatre ans, le groupe compte alléger ses effectifs par le biais « des départs en retraite » et « embauchant à un rythme moins élev頻. 3?Le groupe révise à la baisse ses investissements de 1,4 milliard d'euros d'ici à mars 2010, essentiellement sur la flotte. Objectif : « protéger le bilan », déjà solide avec un ratio d'endettement sur fonds propres très bas à 0,25, doublé d'une trésorerie disponible de 6,4 milliards. Air France-KLM ne va pas exercer des options sur des commandes passées, et reporte les livraisons d'un certain nombre de Boeing principalement cargo. La direction négocie également avec l'avionneur le paiement d'acomptes moins importants. 4 Face à la forte volatibilité du prix du baril qui flirte avec les 50 dollars, le groupe « fait une pause » dans sa stratégie de couverture, un système d'assurances qui vise à obtenir pour des périodes futures un prix du kérosène moins élevé que le prix du marché. Ceci n'a rien à voir avec la charge de 361 millions dans les comptes (sans sortie de cash) liée aux normes IFRS et qui « sera récupérée sur l'exercice d'après ». Mais la direction attend d'y voir plus clair avant de reprendre des positions. Même si là, elle est convaincue que le prix d'équilibre tourne autour de 100 dollars le baril. Très bien protégé à la hausse, il l'est moins à la baisse. Si le prix moyen du baril au deuxième semestre est inférieur à un peu plus de 70 dollars, Air France-KLM ne profiterait pas de la baisse et continuerait de payer 70 dollars (« La Tribune » du 30 octobre). Si le prix du baril restait au niveau actuel jusqu'en 2012, la perte d'opportunité ne dépasserait pas 100 millions sur trois ans.Air France-KLM compte aussi profiter de l'approfondissement de son alliance avec Delta et être choisi comme le partenaire industriel d'Alitalia.Fabrice Gliszczynski Air France-KLM devrait s'en sortir mieux que les autres. Ce sera néanmoins dans la douleur.nmoins.
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