« C'est pour bientôt. » Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d'Île-de-France, attend pour les prochains jours des annonces gouvernementales concernant la réorganisation de la région. François Fillon lui aurait confié qu'il s'apprête finalement à agréer le Schéma directeur régional d'Île-de-France (Sdrif), voté en septembre par la majorité régionale. De son côté, après des mois de silence, Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du Développement de la région capitale, annoncera mi-février son plan Transports. Il devrait en particulier prévoir la réalisation d'une liaison ferrée souterraine entre Versailles et Orly permettant d'irriguer le futur pôle technologique du plateau de Saclay, pour un coût avoisinant 2,5 milliards d'euros. La création d'un autre pôle entre La Plaine-Saint-Denis et Roissy devrait également faire partie des annonces. Mais Christian Blanc a été prié par Matignon de ne pas empiéter sur les questions institutionnelles pour laisser la primeur du sujet à Édouard Balladur qui doit présenter ses propositions fin février sur la réforme territoriale.davantage de pouvoirsEn attendant, Jean-Paul Huchon, tout comme Bertrand Delanoë à Paris, occupe le terrain pour prouver qu'il a aussi des projets à opposer au pouvoir. Lundi, à l'issue d'une réunion exceptionnelle du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif), il a renouvelé sa volonté de lancer un plan d'investissements à dix ans de 17,8 milliards d'euros, dont 12 milliards à la charge des collectivités franciliennes. Ce plan prévoit la création d'une rocade circulaire autour de Paris, le renouvellement d'une grande partie du matériel SNCF de banlieue, la modernisation des lignes RER et le prolongement en banlieue nord du métro. Huchon espère évidemment que ces projets seront repris par Blanc. Et surtout que le gouvernement débloquera les crédits correspondants.Curieusement, alors que Jean-Paul Huchon et Christian Blanc, tous deux anciens rocardiens, entretiennent des relations exécrables, le premier semble avoir trouvé un allié de poids en la personne d'Édouard Balladur, pourtant candidat malheureux de la droite à la présidence de la région Île-de-France en 1998. Balladur vient ainsi d'auditionner à deux reprises Huchon. Tous deux considèrent que la région doit disposer de davantage de pouvoirs en matière d'aménagement. Ce qui a le don d'exaspérer nombre d'élus socialistes parisiens et franciliens. Patrick Coquidé
Huchon s'entend avec Balladur
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