Gordon Gekko, le retour

Le personnage du film « Wall Street » d'Oliver Stone, Gordon Gekko, vit un nouveau rêve. Lui dont la disparition était programmée, annoncée, proclamée même par tous les pays, tous les ministres des Finances, tous les patrons de banques centrales, lui, symbole de la spéculation et de l'appât du gain, dont le G20 nous promettait de nous débarrasser définitivement car, « après la crise, il fallait que cela change », revient sur le devant de la scène. Cette semaine le gouvernement américain a annoncé un nouveau plan bancaire. Mais ce plan-là n'est pas le énième plan de sauvetage bancaire. Non. C'est un plan de remboursement anticipé pour les banques qui le souhaitent ! Et elles souhaitent toutes sortir du filet gouvernemental, même celles qui n'en ont pas les moyens. Il y a deux mois encore, les banques américaines étaient vouées à une faillite ou une nationalisation certaine ; il y a deux semaines, elles étaient vouées à une recapitalisation massive à la suite d'un échec annoncé au stress test? Aujourd'hui, il faut les contrôler pour qu'elles ne se ruent pas toutes en même temps vers la sortie ! Pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi tant de hâte à rembourser l'aide gouvernementale. Pour une seule et unique raison. «?Greed?». L'appât du gain. Les banques veulent voler, dans tous les sens du terme, de leurs propres ailes pour pouvoir librement spéculer à nouveau, leur seule et unique source de profit actuelle, et pour pouvoir verser librement des salaires et des bonus indécents comme on les aime ! Le contribuable a remis les banques sur les rails, le voici obligé aujourd'hui de reprendre son argent sans un mot de remerciement ni même une petite prime. Le même argent que les banques mendiaient il y a quelques mois? Si la situation se détériore à nouveau en 2010, nul doute que les mêmes banques reviendront tendre leurs sébilles et que le gouvernement Obama, qui se présentait comme anti-Wall Street, cotisera à nouveau ; mais entre-temps le principal sera sauvé : les bonus pour l'année 2009 ! Finalement, rien n'a changé. Le Messie, ce n'est pas Obama, c'est Gordon Gekko, dont la devise résonne à nouveau : « Greed is good. » nPar Marc Fiorentino,PDG d'Allofinance.com
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