Les chômeurs bénéficieront peu de la formation professionnelle

Syndicats et patronat entament, ce matin, une journée de négociation marathon sur la formation professionnelle. Cette séance, qui devrait être la dernière, se déroulera sous forte pression de l'État, Christine Lagarde et Laurent Wauquiez ayant indiqué, vendredi, que « les salariés, les demandeurs d'emploi ne peuvent plus attendre ».L'exigence du gouvernement est toujours la même : la formation des chômeurs doit être, en partie, prise en charge par les fonds de la formation professionnelle, afin que ceux-ci ne profitent pas d'abord aux salariés en place. S'ils ne veulent ? et ne peuvent ? pas opposer une fin de non-recevoir, les partenaires sociaux ne goûtent guère l'incursion de l'État dans ce qu'ils considèrent relever de leur seule compétence. « Ce qui est important à l'issue de cettew négociation, c'est de montrer qu'on a préservé la gestion paritaire », souligne Jean-Michel Pottier (CGPME). Les syndicats craignent aussi qu'à trop insister sur les « publics fragiles », les employeurs délaissent la formation de l'ensemble des salariés en poste. « Je ne veux pas prendre le risque d'entendre un jour un chef d'entreprise refuser une formation en disant qu'il n'a pas les financements », insiste Olivier Gourlé, tête de file de la délégation CFTC.Pour ne pas perdre la main sur les 6,3 milliards d'euros financés par les entreprises, le texte patronal, qui sert de base aux discussions, multiplie les garde-fous. Ainsi, seul un demandeur d'emploi « susceptible d'occuper un emploi correspondant à une offre [?] déposée par une entreprise » pourra obtenir une prise en charge. Le volet financier est particulièrement verrouillé. Il prévoit simplement de dédier, à la formation des chômeurs, un pourcentage ? qui reste à définir aujourd'hui ? des contributions obligatoires des entreprises (1,6 % de la masse salariale pour les sociétés de plus de 20 salariés). L'effort devrait être d'autant plus mesuré que le texte prévoit, en contrepartie, la suppression d'un autre prélèvement équivalent à 84,8 millions d'euros en 2006.divergences S'ils sont d'accord sur l'objectif général, les syndicats souhaiteraient, eux, que la contribution financière des employeurs soit plus importante. Force Ouvrière propose, par exemple, d'harmoniser les obligations légales des entreprises de moins de 10 et 20 salariés, aujourd'hui respectivement de 0,55 % et de 1,05 %, sur celles des plus grandes sociétés. « Une autre hypothèse serait de récupérer les sommes aujourd'hui utilisées par certaines branches pour financer l'apprentissage », ajoute Stéphane Lardy (FO).Autre point de divergence qui pourrait compliquer la conclusion d'un accord dès aujourd'hui, le financement du droit individuel à la formation (DIF), même si le Medef à fait un geste d'ouverture dans le dernier texte proposé à la négociation. Quoi qu'il en soit les syndicats attendront, pour se prononcer, de connaître le résultat de la négociation sur l'assurance chômage qui se déroule demain. Agnès Laurent++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.