Le Mexique dans l'étau des taux

chronique des marchésLe Mexique illustre parfaitement le dilemme des pays d'Amérique latine. Ils doivent se contenter de monter sur le marchepied du train de la formidable baisse des taux enclenchée dans tous les pays industrialisés, où le loyer de l'argent est désormais proche de zéro. Vendredi, la Banque centrale mexicaine n'a pas osé franchir le pas d'un assouplissement monétaire d'un demi-point. Elle a timidement abaissé son taux directeur d'un quart de point, de sorte qu'il s'élève encore à 7,5 %, un niveau qui semble exorbitant au vu des performances de croissance lilliputiennes qui attendent le pays cette année. Chez ses deux puissants partenaires de l'Alena, l'Association de libre-échange nord-américaine, les taux sont tombés à respectivement 0 % ? 0,25 % aux États-Unis, la Réserve fédérale ayant adopté une fourchette d'encadrement et à 1 % au Canada. Raison de cette détente indigente : le peso mexicain est victime d'attaques spéculatives qui ne désarment pas et l'entraînent en territoires inconnus face au dollar, faisant sauter le dernier rempart contre l'inflation. Vendredi, le peso ne valait plus que 14,85 pour 1 dollar, un nouveau record historique de faiblesse. En six mois, le peso a cédé 32 % de sa valeur face au billet vert. Ce qui en fait une des monnaies les moins performantes du monde aux côtés des devises sinistrées d'Europe de l'Est, forint hongrois, zloty polonais ou rouble russe, en dépit des interventions répétées de la Banque centrale pour le soutenir. Le vent contraire ne souffle pas que contre le peso. La quasi-totalité des monnaies latino-américaines sont emportées par son souffle. Le real brésilien, qui s'était ressaisi en fin d'année, a reperdu tout le terrain reconquis et affiche une décote de 32,5 % en six mois, muselant la Banque centrale. Son taux directeur, le taux Selic, n'est lui aussi réduit qu'au compte-gouttes : il n'a été assoupli que de 100 points de base durant le cycle actuel et campe encore au niveau rocambolesque de 12,75 %. Isabelle Croizardle taux directeur mexicain s'élève encore à 7,5 %, un niveau qui semble exorbitant au vu des performances de croissance lilliputiennes qui attendent le pays.
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