Youtube, le champion des sites de vidéo, déstabilisé par le challenger Hulu

Ce programme vous est présenté par? » Quelques mots suffisent parfois à révolutionner un secteur d'activité. Et les analystes sont unanimes : alors que Youtube peine à monétiser sa formidable audience, son petit concurrent Hulu.com, lancé en mars 2008, a imposé l'un des modèles les plus viables pour la diffusion de vidéos gratuites sur Internet. Son concept est simple. Hulu passe des accords préalables avec ses fournisseurs de contenus ? producteurs de télévision, studios de cinéma ?, et les clips, épisodes et films que le site diffuse sont accompagnés de publicités dont il partage les revenus.Certes, Hulu reste pour l'heure un nain face au géant Youtube. Selon Nielsen Online, le site, racheté pour 1,6 milliard de dollars en titres par Google en 2006, occupe une part de 58,1 % du marché américain du « streaming » ? la vidéo en diffusion continue non téléchargeable ? contre 3,9 % pour Hulu. Mais en un an, le nombre de vidéos vues sur Hulu.com a bondi de 490 %, à 373,3 millions pour le seul mois d'avril, catapultant le site au deuxième rang du classement Nielsen, devant Yahoo.Pour se renforcer sur Internet, les grands groupes audiovisuels américains ? à l'exception de CBS ? se sont alliés à Hulu, en scellant un accord commercial avec la société de Los Angeles ou en entrant dans son capital. C'est le cas de Walt Disney qui, pour un montant non dévoilé, a pris à la fin avril une participation de 30 % dans l'entreprise, équivalente à celle de News Corp. et NBC Universal, associés à son lancement. La participation de 10 % prise en 2007 par Providence Equity Partners valorisait Hulu à hauteur de 1 milliard de dollars, six mois avant ses débuts commerciaux.un bureau à pékinHulu.com, réputé pour son ergonomie, a passé des accords avec 150 fournisseurs de contenu (MGM, Viacom, Conde Nast?) lui garantissant une excellente qualité d'image. Mais pour visionner ses 50.000 vidéos, dont 900 émissions et séries télévisées (« les Simpsons », « The Office »?) et plus de 500 longs-métrages et documentaires, il faut pour l'instant résider aux États-Unis. Contacté par « La Tribune », le siège de Hulu s'est refusé à confirmer les informations du quotidien « The Daily Telegraph » selon lequel une ouverture au marché britannique serait prévue pour septembre. La direction ne cache toutefois pas son intérêt pour les principaux marchés européens, dont la France, et a ouvert un bureau à Pékin. En attendant de régler les problèmes relatifs aux droits de diffusion internationaux, l'entreprise signe des accords avec des fournisseurs étrangers dont le néerlandais Endemol, le britannique Digital Rights Group et l'indien Saavn afin d'étoffer son catalogue.À l'instar des câblo-opérateurs Time Warner et Viacom qui préparent des services de vidéos à la demande, réservés à leurs abonnés, Youtube ne reste pas inactif face à Hulu. La filiale de Google a notamment passé des accords avec Sony, CBS et MGM et va dissocier sur son site les vidéos d'amateurs et celles des professionnels auxquelles elle veut adosser des publicités. bataille dans la musiqueLes deux adversaires devraient aussi s'affronter dans la musique. Selon l'agence Bloomberg, Hulu négocie avec les quatre majors, Universal, EMI, Sony et Warner Music, afin de diffuser des clips et de concurrencer Vevo.com, le futur site spécialisé de Youtube.En dépit de la réactivité de Youtube, les analystes affirment que le géant reste largement déficitaire, le Credit Suisse anticipant une perte de 470 millions de dollars pour 2009. La direction de Hulu refuse d'indiquer si ses activités sont rentables. Analyste chez le consultant Screen Digest, Arash Amel estime que son bénéfice brut s'était inscrit à 12 millions de dollars dès 2008. n
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