Setenta proche de l'effondrement

AudiovisuelSetanta est au bord du KO. En trois jours, le bouquet satellite irlandais spécialisé dans le sport, rival de BSkyB en Grande-Bretagne, a successivement perdu ses droits de retransmission du football anglais pour la prochaine saison ainsi que ceux du football écossais. Les droits anglais ont été mis aux enchères hier? et ESPN, le réseau détenu par Disney, les a remportés. Il n'a pas pu faire face à deux paiements, respectivement de 3 millions et 10 millions de livres (3,5 et 12 millions d'euros). En perdant la principale attraction de son offre, Setanta a fait un pas de plus vers le dépôt de bilan. Un plan de secours avec Top Up TV, un groupe de chaînes de télévisions appartenant au milliardaire américano-russe Len Blavatnik, a échoué.Après avoir longtemps été un tout petit acteur du marché, Setanta a pris son essor en 2004, en s'attaquant à la Grande-Bretagne et au quasi-monopole de BSkyB, le bouquet satellite de Rupert Murdoch. Il a multiplié les achats de droits de retransmission de sport?: le championnat de football écossais en 2004, mais surtout une partie du championnat anglais en 2006. À l'époque, Bruxelles avait forcé la Premier League à diviser les droits entre au moins deux entreprises. Setanta en avait bénéficié, achetant 46 matchs par an pendant trois ans, pour 392 millions de livres (460 millions d'euros). C'est l'une des mensualités de ce paiement pour l'année 2009-2010 qui n'a pas été honorée vendredi. Avec une dizaine de chaînes consacrées au sport (football, golf, boxe?), Setanta espérait séduire au moins 1,9 million de clients pour équilibrer les comptes. Il n'y en a actuellement que 1,2 million. La domination historique de BSkyB, la récession, et la crise des pubs (lieu traditionnel pour regarder les matchs) sont passées par là. La perte de Setanta serait de près de 100 millions de livres, même si le chiffre n'est pas officiellement publié, l'entreprise étant détenue par un consortium de fonds d'investissement. Depuis plusieurs mois, Setanta tente de se refinancer. 23 matchs par anL'opérateur a partiellement échoué en janvier à renouveler les droits du championnat de football anglais?: pour les saisons de 2010 à 2013, il n'a acquis que 23 matchs par an. Le nombre de fans prêts à payer un abonnement de 180 euros par an s'en trouve nécessairement diminué. BSkyB est plus dominant que jamais. Éric Albert, à Londre
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