Un marché obligataire encore avide de titres d'État

En annonçant son intention de lancer un emprunt national pour financer les priorités du gouvernement, Nicolas Sarkozy n'a guère donné de détails hier. L'emprunt pourra être lancé auprès des Français ou auprès des marchés financiers. Le montant et les modalités ne seront fixés qu'à l'automne. Quoi qu'il en soit, l'appétit pourrait bien être au rendez-vous. La signature de l'État reste une valeur sûre, même si les marchés doivent absorber des montants record. Les premiers indices sur les émissions française, belge et irlandaise, cette semaine, en témoignent. En France, la nouvelle obligation assimilable du Trésor (OAT) à 30 ans, remboursable en 2041, aurait rencontré un franc succès. Prévue pour un montant d'au moins 4 milliards d'euros, elle a généré 8,9 milliards d'euros de demande, hier après-midi, selon une source bancaire. Depuis le début de l'année, selon un gérant, le marché a absorbé l'ensemble des émissions souveraines européennes sans difficultés, à de très rares exceptions près. Que ce soit pour des raisons de recherche de rendement, des besoins d'investissement à long terme pour les investisseurs comme les assureurs vie ou les fonds de pension notamment, ou tout simplement pour des questions de sécurité. taux peu élevésLa France a d'ores et déjà réalisé 63 % de son programme d'émissions, qui porte au total sur 155 milliards d'euros. Pour l'ensemble des États européens, le marché devra absorber l'équivalent de 800 milliards d'euros sur l'année. Certes, les taux se sont tendus depuis le début de l'année. Mais ils restent dans l'absolu à des niveaux historiques peu élevés. La référence des OAT à 10 ans a vu son rendement remonter à 3,79 % après un étiage à 3,36 % en décembre dernier. Et la dernière adjudication à 5 ans s'est faite à un taux de 2,90 %, qui se compare à un plus-bas de 2,56 % à la fin du mois d'avril. Cette petite tension sur la rémunération des emprunts d'État suffira-t-elle à séduire les particuliers ? « Quel ménage acceptera de bloquer son capital pour un tel rendement à 5 ans ? » s'interroge un professionnel. « À moins de mettre un petit plus, côté rendement ou fiscalité, il faudra raviver la flamme nationale auprès des particuliers », lui fait écho un gérant. Il faudra en outre rémunérer les réseaux bancaires en charge du placement. L'opération devrait donc coûter davantage à l'État. Au moment de souscrire, les ménages auront en tête l'emprunt EDF, qui a donné la semaine passée le coup d'envoi à un emprunt aux particuliers. L'électricien a offert 4,5 % pour une maturité à 5 ans. Il est encore tôt pour faire un premier bilan, la période de souscription étant ouverte jusqu'au 17 juillet. Mais comparé au rendement du livret A et aux autres placements bancaires, le placement apparaît a priori attrayant. C. FR.
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