Bruxelles ouvre le nucléaire anglais à EDF

EDF pourra bien racheter British Energy. À condition de revoir légèrement à la baisse ses projets d'expansion outre-Manche. L'Autorité européenne de la concurrence a en effet demandé hier la réduction du périmètre industriel du futur ensemble. « L'opération, telle qu'initialement notifiée, aurait pu poser de graves problèmes de concurrence », a-t-elle expliqué. Bruxelles a voulu avant tout éviter qu'EDF ait complètement la main sur la relance du nucléaire décidée par le gouvernement britannique. British Energy, premier exploitant nucléaire au Royaume-Uni, possède « la plupart des sites les plus appropriés » à la construction, selon la Commission. De son côté, l'électricien tricolore est propriétaire de terrains clés sur deux autres sites. Pour éviter « une trop forte concentration de la propriété des sites les plus adaptés à la construction de nouvelles centrales nucléaires », le futur groupe devra céder l'un de ses sites à Dungeness ou à Heysham. EDF, dont l'ambition est de lancer la construction de quatre réacteurs de nouvelle génération EPR à l'horizon 2020, n'a pas dit si cette condition l'amènerait à revoir son programme de développement.Le gendarme européen de la concurrence a également voulu éviter que le nouvel ensemble ne soit en situation d'agir directement sur les prix. Il exige donc qu'une quantité suffisante d'électricité soit vendue sur le marché de gros (5 à 10 TWh par an entre 2012 et 2015, selon EDF). Il impose enfin la vente d'une des huit centrales nucléaires de British Energy et d'une centrale au charbon détenue par EDF, ainsi que la fin d'un des accords de connexion avec le réseau national.« Cette décision marque une étape majeure en vue de finaliser l'acquisition début janvier », a déclaré une porte-parole d'EDF. L'offre en numéraire de 774 pence par action faite par EDF aux actionnaires de BE expire le 5 janvier. Mais début décembre, la souscription des deux offres présentées par EDF lui assurait déjà le contrôle de près de plus de 92 % du capital de l'électricien anglais. Alors que le coût de l'acquisition se situe autour de 15 milliards d'euros, EDF envisageait toutefois de rétrocéder une partie du groupe à un partenaire stratégique (Centrica était évoqué) ultérieurement. Yann-Anthony Noghè
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