2009 s'annonce noire pour les fusions-acquisitions

Vivent les vacances?! Après une « annus horribilis », les banquiers d'affaires ne vont pas rechigner à partir quelques jours. Depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre, le marché a été paralysé. Alors que, sur le premier semestre, le marché a été animé, notamment grâce aux opérations de fusions-acquisitions et de recapitalisations dans le secteur bancaire. Au final, le montant des transactions dans le monde a atteint 2.884 milliards de dollars, en chute de 31 % par rapport à l'an passé, selon Thomson Reuters. Un recul relatif au regard du séisme qui a touché les marchés, en septembre dernier. En termes de classement des acteurs, Goldman Sachs reste la première banque d'affaires dans le monde et aux États-Unis. Mais en Europe, c'est JP Morgan qui prend la tête du tableau, comme en France d'ailleurs (voir ci-dessous).Alors que les banques d'affaires coupent dans leurs effectifs et réduisent de moitié leurs bonus, les perspectives 2009 donnent déjà des sueurs froides. Sur fond de récession économique, les entreprises se recroquevillent sur elles-mêmes. « On peut s'attendre à une baisse de 25 à 30 % des opérations de fusions-acquisitions en 2009 », explique Charles-Henri Le Bret, responsable de la banque d'investissement d'UBS à Paris. Après la chute de 2008, le mouvement devrait se poursuivre en 2009. D'aucuns comparent la série noire des années 2001-2002 avec celle de 2008-2009. Certains banquiers vont même jusqu'à prédire un gel des fusions-acquisitions. Sans aller jusque-là, « le premier semestre 2009 risque d'être très calme, mais il faut espérer que le marché reparte ensuite aux États-Unis », explique Jean Raby, coresponsable de Goldman Sachs à Paris.opportunitésDans les entreprises, l'écart entre les « gagnants » et les « perdants » risque de se creuser en 2009. Moins que jamais, les entreprises ne peuvent rester immobiles. Les premières auront des opportunités pour bouger?; les secondes resteront concentrées sur la gestion de leur trésorerie et de leur capital. Ce point sera d'ailleurs l'un des thèmes principaux de l'année prochaine. Depuis un an, quelques grands groupes se sont endettés pour réaliser des acquisitions d'envergure. Lafarge a racheté Orascom et Pernod a mis la main sur la Vodka Absolut, grâce à d'importants crédits bancaires. « Il y a un mur de dette à refinancer à l'horizon 2010-2012. De façon générale, le plus tôt sera le mieux pour les refinancer », ajoute Jean Raby. Le marché obligataire pourrait ainsi connaître une salve d'opérations de refinancement.Même constat du côté du marché des émissions de capital. Comme en 2008, les banques pourraient avoir besoin de se recapitaliser pour couvrir leurs pertes des activités de marché au quatrième trimestre. La Bourse préfère désormais les banques, et bientôt les entreprises, surcapitalisées. Cette tendance sera d'autant plus forte que les banquiers s'attendent à une vague de restructuration de dettes d'entreprises. Notamment du côté des sociétés rachetées ces dernières années par des fonds d'investissement. Les secteurs de l'immobilier et de la construction sont en première ligne.mince espoirPourtant, face à cette ambiance déprimante, certains tiennent à afficher leur optimisme. « Des opérations de désendettement vont amener de grands groupes à céder des activités connexes », souligne Séverin Brizay, chez JP Morgan. « Les basses valorisations boursières conduiront à quelques opérations de grande taille par échange d'actions à condition qu'elles aient un sens stratégique fort », ajoute-t-il. Le mince espoir repose sur la résistance de certains secteurs, comme l'énergie ? le rachat d'une partie de Constellation par EDF l'illustre ? ou les télécoms.
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