Sarkozy réorganise l'UMP, et met le cap sur 2012

Un arc qui va d'un transfuge du Parti socialiste à un défenseur du libéralisme. Le conseil national de l'UMP, réuni ce matin à la Mutualité, va installer Xavier Bertrand à la tête d'une direction élargie du parti majoritaire. Nicolas Sarkozy a supervisé dans les moindres détails la réorganisation de l'UMP, dont il entend faire une machine de guerre pour l'élection présidentielle de 2012. Le nouveau secrétaire général, qui va s'installer « à plein-temps » rue La Boétie, sera assisté de quatre adjoints : l'ex-PS Éric Besson, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui appartenait à la direction sortante, le centriste Marc-Philippe Daubresse et le libéral Axel Poniatowski. Le poids grandissant de Xavier Bertrand sera équilibré par le renforcement de la vice-présidence du conseil national. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin y sera entouré de Brice Hortefeux, l'ami « de trente ans » de Nicolas Sarkozy, de Jean-Louis Borloo, chef de file des radicaux, et de Michèle Alliot-Marie, héritière du courant chiraquien. une UMP dynamiqueAujourd'hui, fait exceptionnel, Nicolas Sarkozy s'adressera aux cadres de l'UMP pour leur fixer une véritable feuille de route. Car, pour le chef de l'État, il y a urgence à remobiliser les troupes après les défaites électorales aux municipales et cantonales du printemps 2008. Un responsable de l'UMP explique que Nicolas Sarkozy « a parfaitement compris que l'état de déliquescence du Parti socialiste n'est pas éternel » et qu'il faut « corriger les dysfonctionnements » apparus sous la direction de Patrick Devedjian, à qui le président de la République avait confié son parti après son arrivée à l'Élysée. L'UMP a perdu une centaine de milliers de militants en un an et Nicolas Sarkozy a fait savoir à la nouvelle direction du parti qu'il attendait un doublement des effectifs d'ici à 2012 pour parvenir à 500.000 adhérents. « Le président de la République veut une UMP à la fois dynamique et qui soit un métissage des générations, des origines, des lignes politiques », a expliqué Jean-Pierre Raffarin sur France Inter.Copé en embuscade Le premier test pour Xavier Bertrand aura lieu lors des européennes de juin mais Nicolas Sarkozy attend surtout de voir l'UMP reconquérir en 2010 une bonne partie des 21 régions présidées par la gauche depuis 2004. Plus discrètement, le chef de l'État a pris soin d'organiser « une saine émulation » au sein de l'UMP, explique un cadre du parti. Xavier Bertrand et Brice Hortefeux sont deux « premiers ministrables », précise cet élu, pour qui « les ambitions contraires » ne vont pas tarder à se manifester. D'autant plus qu'un troisième homme, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, est en embuscade. Enfin, l'arrivée d'Éric Besson à l'UMP provoque quelques grincements de dents. Axel Poniatowski a souligné que le nouveau ministre de l'Immigration « est un homme de gauche et ne partage donc pas les valeurs » de la droite. Quant à Jean- Marie Bockel, autre transfuge du PS au gouvernement, il a jugé que l'ancien secrétaire national du PS perdait toute légitimité à s'adresser aux déçus de la gauche.
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