L'aide de l'État américain à Citigroup se précise

Le spectre de la nationalisation du groupe américain Citigroup a semblé s'éloigner hier après l'annonce du Trésor des nouvelles modalités de recapitalisation des banques par l'État. Applicables dès demain mercredi, elles précisent comment le Trésor va conduire le plan de stabilité financière voté par le Congrès à l'automne. Les banques ayant besoin de capitaux « pourront se tourner d'abord vers des sources privées de capital », a indiqué le Trésor. Ce n'est que si l'offre privée se révèle insuffisante que les finances publiques seront sollicitées.Cette précision a contribué à rassurer la Bourse de Wall Street qui ouvrait hier en légère hausse, tirée par les valeurs bancaires, alors que la semaine dernière, l'indice Dow Jones avait atteint son plus bas niveau depuis six ans, à la suite des rumeurs de prise de contrôle par l'État d'importants établissements dont la banque Citigroup et sa rivale Bank of America. Le titre de la première avait d'ailleurs perdu 41 % à 1,95 dollar entre lundi et vendredi dernier, et le cours de la seconde avait dévissé de 31 % à 3,79 % pendant la même période.Les informations du « Wall Street Journal » de dimanche, selon lesquelles les autorités américaines opteraient pour une augmentation de la prise de participation de l'État au capital de Citigroup et non pour une nationalisation, ont redonné des couleurs au cours de Citi qui grimpait de 28 % à l'ouverture de la Bourse de Francfort, suivi quelques heures plus tard par un gain de 16 % à l'ouverture de Wall Street. Le quotidien américain faisait état de discussions aux termes desquelles le gouvernement pourrait se retrouver en possession de 25 % à 40 % d'actions ordinaires de Citigroup (en transformant ses actions préférentielles sans droits de vote en actions ordinaires).Pour certains analystes, comme David Trone, chez Fox-Pitt Kelton, le gouvernement américain doit à tout prix éviter une action qui pourrait s'assimiler à une nationalisation car elle serait susceptible de provoquer l'effondrement de toutes les valeurs bancaires en Bourse. « L'intervention du gouvernement dans les opérations de Citigroup n'est absolument pas nécessaire aussi longtemps que les déposants restent calmes », estime-t-il.« stress tests »Le gouvernement est cependant déterminé à suivre de très près la situation des établissements bancaires. Le secrétaire d'État au Trésor, Timothy Geithner, a ainsi annoncé que de nouveaux « stress tests » seraient demandés aux plus grandes banques du pays afin d'identifier celles qui auraient besoin de capital supplémentaire pour faire face à une aggravation de la situation économique. Les interventions très attendues du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke, aujourd'hui devant la commission bancaire du Sénat, et de Paul Volcker, l'un des principaux conseillers du président Obama, devant une commission parlementaire paritaire sur l'économie, devraient clarifier les intentions du gouvernement vis-à-vis des banques en général et de Citigroup et Bank of America en particulier.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.